C’est au port que nous l’avons interrogé sur les évolutions positives ou pas, qu’il a pu constater depuis son passage en 2018. « Je n’ai pas vu grand chose de mieux, à part peut-être la création du conseil des Prud’hommes. Les discriminations demeurent, les problèmes entre employés et direction, surtout dans le privé. Dans le groupe Bernard Hayot (Ex-BDM, Jumbo, etc., ndlr), des pressions se font pour des employés plus polyvalents, comme cette caissière à qui on demande d’être aussi boulangère, et sans formation ».
Le secrétaire général n’a pas le temps d’approfondir tous les combats, mais il a assisté à l’AG du syndicat ce lundi, rapportant les principales problématiques, notamment dans les entreprises où la CGT est majoritaire, « EDM, Mayotte Channel Gateway, Colas, Bernard Hayot », etc. Si le cheval de bataille des organisations syndicales reste l’application des conventions collectives à Mayotte, il est un mur auquel elles se heurtent, « le manque de personnel. Ceux qui travaillent sont sous-pression ». Une constante de l’île où pourtant certains salaires qui se veulent attractifs dans le médical ne suffisent plus.
Il est une nouvelle qui est annoncée comme une victoire par contre par les salariés de MCG au port, c’est l’obtention du versement des deux tiers de la somme due par la présidente Ida Nel. Une décision de justice qui lui ordonnait de verser à ses salariés les 600.000 euros ordonnée par le tribunal du travail en mai dernier. Et qui tardait à être effective, les salariés avaient du l’obtenir par un 2ème procès.
Salim Nahouda se réjouissait aux côtés des salariés d’avoir enfin obtenu l’application de cette décision de justice : « Nous avons appris de notre avocat la semaine dernière que 471.000 euros lui avaient été versés, qu’il doit nous reverser avant le jugement au fond », car Ida Nel avait fait appel de cette décision.
Et Philippe Martinez de conclure, « nous irons encore plus loin s’il y a d’autres discriminations ».
Anne Perzo-Lafond