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Accompagner les organismes de formation, une nécessité pour le développement de l’île au lagon

Le GIP Carif-Oref, sous la casquette du CREFOP dont il assure le secrétariat permanent, tenait ce mardi un séminaire à destination des organismes de formation. L’occasion de marquer un point d’étape dans la mission d’accompagnement des structures, en réalisant notamment un état des lieux de la filière formation à Mayotte.

Présenter aux organismes de formation du territoire la photographie d’ensemble de leur secteur professionnel et leur donner des pistes de réflexion en matière de définition et de mise en œuvre de leur stratégie d’entreprise, tel était l’objectif de ce séminaire animé ce mardi par le GIP CARIF-OREF, à destination des organismes de formation du territoire.
Dans son discours liminaire, le président du GIP Daoud Saindou Malidé présentait quelques éléments de contexte, pour mieux recadrer l’action menée ce jour : « en 2019 le conseil départemental a élaboré le contrat de plan régional de développement de la formation et de l’orientation professionnelle, le CREFOP, et a signé avec l’Etat, en avril 2019, la convention de mise en œuvre du pacte ultramarin d’investissement dans les compétences, désormais prolongé jusqu’au 31 décembre 2022 ». Un plan dont l’objectif, selon le président, consiste à « atteindre à cette date le cap de transformation défini par les acteurs de notre territoire, favoriser la montée en puissance et en compétence des acteurs de la formation professionnelle ».
Ainsi parmi les différents axes, l’un d’entre eux s’avère stratégique et relève de la transformation et la modernisation du système de formation professionnelle.
« L’objectif premier de notre action est de permettre aux organismes de formation du territoire de mieux anticiper les changements engagés par des lois sur la formation professionnelle de 2014 et 2018 » reprenait Daoud Saindou Malidé.

Une salle comble

« Si la loi de 2014 a renforcé les compétences des collectivités territoriales en matière de formation, la loi de 2018 dite loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel a engagé la libéralisation du marché de la formation professionnelle et de l’apprentissage en ouvrant d’importantes possibilités pour les organismes de formation ». Cette libéralisation régulée suppose depuis le premier janvier dernier la certification de l’organisme pour accéder au marché de la formation. Le président de Carif-Oref se réjouissait ainsi que 50% des organismes de formation de Mayotte aient atteint la certification Qualiopi.
C’est pour accompagner tous ces changements qu’une mission d’appui/conseil aux organismes de formation a été mise en place, celle-ci se déroulant en deux phases. Dans un premier temps, un état des lieux et un diagnostic de la formation professionnelle à Mayotte, pour disposer « d’une photographie d’ensemble ». Un état des lieux présenté hier matin, et qui mettait en lumière quelques chiffres, datant de juillet 2021. Le territoire comptait à cette date 99 organismes de formation répartis dans les communes, bien que 56 d’entre eux soit basés dans le chef-lieu. Parmi les secteurs d’activités les plus représentés, l’on recensera la formation transports, suivie du commerce, de l’action sociale, puis dans le désordre des milieux transversaux comme la gestion ou l’administration.

Désormais, la phase du bilan étant achevée, il s’agit de se projeter vers la phase d’accompagnement des organismes de formation, dans l’élaboration et le développement de leur stratégie de développement ou encore leurs stratégies commerciales. « L’idée étant de comprendre les difficultés, les attentes, les besoins, et les accompagner sur la durée dans le développement » précisait Daoud Saindou Malidé.

Et cette mission d’accompagnement revêt pour les professionnels de la filière formation une importance fondamentale. Selon Eric Bellais, directeur de l’Ecole d’Apprentissage Maritime de Mayotte, « c’est indispensable pour que les organismes de formations aient une information directe de l’évolution et des différents soutiens qu’ils peuvent avoir pour structurer leur offre et répondre aux besoins du territoire ». « On n’est jamais assez soutenus, reprend-il. Surtout dans un territoire en complète structuration avec des besoins très importants ». Comment optimiser ce soutien alors ?
« Un renforcement des réunions de cette nature peut être intéressant. Après il y a du bilatéral et un partenariat avec les entrepreneurs pour pouvoir insérer les gens, de manière durable dans les entreprises… ». Mais au-delà de l’accompagnement institutionnel, il est selon M. Bellais un autre biais à considérer : « il faut que les entreprises prennent en compte les besoins en formation et l’obligation qu’ils ont d’avoir des salariés formés. C’est par ce biais là qu’on arrivera à développer l’offre de formation. On est là pour répondre aux besoins du territoire ». A bon entendeur…

Mathieu Janvier

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