Nul ne l’ignore, les congestions font loi dans le 101ème département, souvent occasionnées par des infrastructures archaïques et inadaptées comme c’était le cas avec le pont de Mangajou. C’est pour enrayer ce problème qui paralyse une partie du Sud aux heures de pointes que la DEAL s’est lancée dans la construction d’un nouveau pont doté d’une circulation à deux voies et d’un cheminement piéton sécurisé. Une opération inscrite au plan de Relance et dont l’enveloppe portait à 1.5 millions débutée l’année dernière, et dont les travaux devaient prendre fin en février 2022.
Pour rappel, les travaux ont ainsi été constitués en plusieurs phases. Les phases préparatoires, menées au mois de juin dernier, avec le nettoyage des emprises en amont et en aval. Puis durant les mois d’août/septembre, la création d’une déviation, pont de substitution permettant de maintenir le trafic, à l’exception des poids lourds.
Puis, une fois l’ancien pont démoli, il s’agissait d’assécher le fond du lit de la rivière, pour y faire un dallage, la base du tablier. Néanmoins, intempéries oblige, la zone s’est retrouvée inondée. « Quand on a vu ça on a toute de suite arrêté les opérations avec l’entreprise retenue, et on a retravaillé avec eux sur le projet » explique Olivier Kremer, directeur de la DEAL. Des buses supplémentaires ont ainsi été faites pour éviter que l’eau ne vienne sur le chantier. Les arrivées d’eau ont également été retravaillées, avec des obstacles pour dévier les précipitations directement dans la mangrove.
Après concertation avec les habitants et la prise de conscience de leurs difficultés pour traverser, il a fallu réaliser un nouveau cheminement piéton, et adapter les dispositifs de régulation avec des feux intelligents en optimisant leur utilisation.
Autant de difficultés, mêlées à celle de l’approvisionnement des matériaux, qui vaudront au projet un retard de livraison d’un mois. C’est du moins le délai déterminé à ce jour, sauf autres problématiques majeures. A l’heure actuelle, les ouvriers en sont à la phase de coffrage du tablier. La semaine prochaine, la dalle sur laquelle se trouvera la route sera coulée.
Il restera ensuite à réaliser les dalles de transition, à relier le pont à la route, la remblayer, et en parallèle réaliser le mur de soutènement le long de la voie piétonne qui remonte le long de la rivière. A la mi-mars si tout se passe bien, le pont sera réalisé, mais ne sera réouvert qu’à une seule voie pour débuter, le temps de finaliser les travaux de sécurisation. Les limitations poids lourds ne seront plus de rigueur, et la suppression provisoire sera supprimée. L’objectif actuel porte sur une mise en service à double sens du nouvel ouvrage d’ici à la fin mars.
Bien sûr tout au long des opérations, la dimension écologique du site n’a pas été oubliée. Un prestataire spécialisé a assuré un suivi environnemental avec une dizaine de visites régulières, afin de s’assurer du bon maintien de la biodiversité dans la zone, laquelle abrite par exemple le râle de cuvier, un volatile observé à proximité immédiate de la déviation. « Aucune atteinte aux espèces protégées et animales n’a été constatée » conclut le rapport.
Mathieu Janvier