Avec ces nouvelles conventions permettant aux collectivités de participer au processus judiciaires, conventions déjà signées par 5 communes de l’île au lagon, la place des polices municipales gagne en visibilité. « Je crois que la mise en œuvre de ces protocoles renforce la crédibilité et l’efficacité des services de la police municipale » déclare le procureur Yann Le Bris. Au cœur de ces processus puisque les policiers municipaux sont chargés de procéder aux constatations, ces derniers seront plus particulièrement exposés, pour le meilleur comme pour le pire. « On est sur un territoire où la police municipale va se développer, comme elle se développe partout en métropole, va devenir une force de sécurité, elle l’est déjà, mais encore plus importante, avec des missions, un rôle qui va devenir de plus en plus essentiel pour assurer la paix publique à laquelle aspirent légitimement les citoyens. Tout ce que fait la police municipale, c’est quelque chose que les services de police et de gendarmerie n’ont pas à faire, ce qui leur permet de déployer leurs activités sur d’autres champs judiciaires » développe le procureur. « Cela oblige la police municipale à être dans une exigence permanente d’éthique de compétence essentielle » continue-t-il ainsi, en présence des deux maires de Petite-Terre Saïd Omar Oïli et Madi Madi Souf, ainsi que des responsables de la police municipale.
« Je porte une vigilance toute particulière sur la qualité du travail qui est fait par la police municipale, parce que comme je le dis souvent aux policiers et aux gendarmes, ça nous engage tous. La population ne fait pas la différence entre une tenue de policier, de gendarme, de policier municipal. Et dès lors que quelqu’un en tenue dépasse la ligne rouge ou fait mal son travail, finalement ça rejaillit sur l’ensemble des forces de sécurité, ça rejaillit sur tous ceux qui sont en responsabilité, les élus bien évidemment, et le procureur en particulier ».
Bien sûr, le procureur rappelle que sa vigilance se porte tout particulièrement sur la défense des policiers municipaux lorsqu’ils sont victimes de violence, avec des poursuites systématiquement engagées, le plus souvent lors comparutions immédiates, à l’instar de cette affaire. Mais ce, sans omettre de préciser qu’il est « aussi intransigeant sur les débordements qui sont faits par la police municipale, parce que l’un ne va pas sans l’autre ». Une petite piqûre de rappel donc…
Mathieu Janvier