Nouvelles violences à Saint-Benoit : « Ces jeunes et ces parents font du mal à notre ville et à leur propre communauté », reproche le maire

Sur le même mode qu'au mois de novembre 2021, un déchainement de violences s'est abattu sur deux quartiers de Saint-Benoit à La Réunion, des affrontements entre bandes. Le maire parle de "parents démissionnaires", et reçoit l'appui du président Ben Issa Ousseni sur des mesures à prendre, "fortes et exemplaires".

Comme en novembre 2021, le maire Patrice Selly appelle à des sanctions pénales – il avait expliqué ne pas vouloir « en arriver à la suspension des allocations familiales » – et comme en novembre, le collectif Réunion-Mayotte craint la stigmatisation de la communauté mahoraise. Sa représentante nous avait expliqué la similitude avec « ce que l’on voit à Mayotte chaque jour », et parlait d’amalgames, « à partir du moment où un jeune ressemble à un mahorais, les créoles ici ou les zoreilles (métropolitains), le catégorisent comme tel. Ça rejaillit automatiquement sur nous, les mamans sont pointées du doigt lorsqu’elles mènent des démarches administratives ».

Cette fois,  plusieurs suspects placés en garde à vue ont été remis en liberté, ce que déplore le maire ex-PS de Saint-Benoit, évoquant « des jeunes à la dérive » et « des parents démissionnaires », en visant mes communautés mahoraises et comorienne, selon nos confrères de Réunion la 1ère, « ces jeunes et ces parents font du mal à notre ville, à leur propre communauté et à notre vivre ensemble. C’est une réalité, mais il y a un tabou, car on ne peut pas le dire ».

Dans un courrier adressé à Patrice Selly, le président du Conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni réagit aux violences répétées qui ont fait deux victimes dans les quartiers de Bras Fusil et Bras Canot : « Je souhaite tout d’abord vous adresser un message de solidarité face à ces phénomènes que nous ne connaissons que trop bien à Mayotte ».

Revenant sur les précédents évènements, il rappelle les actions de proximité menées par la Délégation de Mayotte à La Réunion. « L’organisation de groupes de paroles sur la parentalité et la sécurité des enfants avec l’association Nourouldjanati Madaniya, la rencontre entre une magistrate et des jeunes de Bras-Fusil avec Aouladi Junior, soutien de l’association AISAJS dans l’organisation d’un tournoi de football inter-quartier visant à promouvoir le vivre-ensemble et la fraternité à Saint-Benoît. » Il en appelle néanmoins à des mesures « fortes et exemplaires ».

La semaine dernière, une délégation d’élus de Mayotte en mission à La Réunion, menée par Madi Velou, le vice-président en charge de l’action sociale, a rencontré des responsables associatifs locaux pour s’enquérir de la situation générale des Mahorais de La Réunion.

A.P-L.

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