“A part la droite, il n’y a rien au monde que je méprise autant que la gauche.”
L'édito de BIM traite de l'actualité, souvent trop sérieuse, de manière décalée en essayant de mettre une lumière nouvelle sur des faits de société ou des personnages publics.
Voilà maintenant plus d’un mois que le cyclone Chido est passé sur Mayotte. Ce qui était, il y a seulement quelques semaines, une catastrophe, est maintenant devenue une simple information. Le destin de Mayotte se calque sur celui de ce fameux système dépressionnaire, rageur au plus fort de sa puissance, ensuite simple tempête tropicale, puis plus rien. Les personnalités de passage à Mayotte immédiatement après le cyclone ne laissaient planer aucun doute quant à la présence de l’état aux côtés des Mahorais. Puis, là aussi, le système s’est dégonflé.
Après le cérémonial qui suit nécessairement les grandes catastrophes, avec tout son cortège de compatissants, en un mot comme en deux, s’en suit tout aussi nécessairement le cortège de ceux qui vont gérer la crise, avec les moyens dont ils disposeront. Il faut savoir que dans ces cas-là, les moyens se comportent comme une monnaie volatile. Plus le moment de la crise s’éloigne, plus ils se dévaluent. On ne peut être qu’admiratif devant toute l’intelligence dont ont fait preuve tous ces stratèges économiques, pour que jamais, à aucun moment, un sinistré ne puisse récupérer ce qu’il a perdu.
Il est vrai que les atermoiements concernant les mesures de soutien à « on ne sait trop qui » et « on ne sait trop comment » indiquaient clairement le cap tenu par l’état, qui consiste à tracer une route la plus éloignée possible des dépenses de cet argent si durement acquis au moyen d’impôts, taxes, et autre dette, qui ne représente elle-même que les futurs impôts.
Mais le cortège des spécialistes en tout ne serait pas complet, si LFI et son orchestre n’était pas elle aussi montée au créneau, pour asséner ses certitudes sur la catastrophe. C’est grâce, à un trou dans l’agenda des grands humanistes extrêmement gauches, dû à un cessez le feu inopiné à Gaza, que nous avons enfin pu profiter de toute l’étendue des analyses post-cyclonique.
La mécanique habituelle est de trouver le coupable de la situation, pour ensuite pouvoir dire : « C’est pas ça qu’il fallait faire, nous on aurait fait mieux. ». Difficile de trouver un coupable pour une catastrophe naturelle. Mais c’était sans compter sur Mathilde Panot, de la dernière pluie. « On a qu’à dire que l’état n’avait pas assez préparé cette éventualité. ». Et ce n’est pas faux. Mais un mois après, tout le monde s’en était rendu compte, sans avoir eu besoin d’être assisté par les professionnels des défonçages de portes ouvertes.
En revanche, si l’heure est à pleurer sur le lait versé, aucun parti politique ne propose un programme efficace pour venir maintenant en aide à ceux qui ont subi le cyclone, et qui se moquent bien de savoir si on était bien préparé, ou si on aurait pu mieux faire, ou si Manuelito est bien un rouage efficace pour venir en aide aux Mahorais.
Mais pour produire ce genre de programme, il faut avoir une expertise, des compétences et le faire de manière altruiste, pour ne servir que les sinistrés et non pas son propre clocher. Mais comment donc un tel programme pourrait-il alors sortir d’un parti politique ?
“A part la droite, il n’y a rien au monde que je méprise autant que la gauche.”
Pierre Desproges
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