« Un charnier de tortues marines découpées à la machette prés du campement des Naturalistes » à Saziley… L’information aurait été affichée à grand renfort de publicité sur le site par l’association Sea Shepherd, tête brûlée de la lutte en faveur de l’environnement, qui ne s’encombre pas de préliminaire. Était sous-entendue la négligence de l’association de Michel Charpentier, en dépit des « dizaines de milliers d’euros reçus de la préfecture pour protéger les tortues de Saziley et qui continuent à réclamer des dons en ce sens ».
Dans un communiqué Michel Charpentier dénonce une « fausse information » et « inutilement agressive »: « La réalité est moins sensationnelle et si Sea Sheperd avait cherché à rencontrer les Naturalistes ils auraient eu l’explication de cette ‘découverte de charnier' ».
Il s’agit en réalité de l’amas d’ossements de tortues que les Naturalistes rassemblent « dans un soucis pédagogique », comme preuve à destination des participants à leurs sorties bivouac « de l’ampleur du braconnage » (voir photo ci-dessus).
Guerre de protection, les tortues vainqueurs
Avant de dresser un bilan de leurs actions, les Naturalistes répondent par une pique, « n’en déplaise à ceux qui cherchent toujours à se présenter comme les meilleurs, voire les seuls, protecteurs des tortues de Mayotte, les Naturalistes n’ont rien à envier à d’autres en matière de bilan. » Et déclinent donc, chiffre à l’appui, l’efficacité de leur travail : « Depuis le 1er janvier 2021 les Naturalistes ont assuré 117 nuits de présence sur la grande plage de Saziley et 76 nuits sur les autres plages de la presqu’île. Ces actions ont été menées par 168 bénévoles renforcés depuis le mois de juin par des services civiques et PEC mis à notre disposition par la Préfecture et la CCSud dans le cadre du Pacte de sauvegarde des tortues que Sea Sheperd avait bruyamment contesté. Le résultat de cette mobilisation peut se mesurer sur les faits de braconnage enregistrés par le REMMAT sur la plage de Saziley : 15 cas en 2019, 6 en 2020 et pour l’instant aucun en 2021. »
Alors, assiste-t-on à une guerre de subventions ? Sans doute pas puisque Sea Shepherd se revendique comme « 100% indépendant des Etats et 100% dépendants de vous », donc des dons. Ou bien un combat de paternité de la protection, dans ce cas, « Qui de nous deux, inspire l’autre » ou « speed l’autre » ?, pour commenter avec la voix de M.
Michel Charpentier, lui, tend la main, « Nous sommes plusieurs chez les Naturalistes à avoir apprécié dans le passé des prises de position, parfois un peu fracassantes, de Sea Sheperd. Aujourd’hui l’arrogance et l’agressivité manifestées à l’encontre d’une des associations les plus actives dans la lutte anti braconnage sont totalement contre productives et portent atteinte à la crédibilité de Sea Sheperd. Nous le regrettons. Les Naturalistes restent disponibles lorsque Sea Sheperd sera disposé au dialogue. »
A.P-L.