Actant l’avis défavorable du conseil départemental sur le projet de loi, Sébastien Lecornu avait résumé dans une longue lettre à son président en début de mois, les acquis des 85 propositions, et regretté que les points inhérents au projet de loi, comme la date de convergence des droits sociaux, ne puisse être validée. Il avait considéré qu’il n’y avait pas de nouvel acte à cette pièce, indiquant, « il reviendra au prochain gouvernement de décider ».
A quelques jours de la visite de Sébastien Lecornu à La Réunion – pas de précision sur une visite à Mayotte pourtant préalablement annoncée – Ben Issa Ousseni lui a adressé une réponse ce 8 février. Évoquant le projet de loi, il se dit disponible « pour trouver les voies et les moyens d’en améliorer ou renforcer le contenu, et ce quel que soit le biais qui sera retenu pour faire vivre les principales dispositions ».
Des modifications qu’il aurait été risqué de remettre au seul débat parlementaire, assure-t-il, « avec les aléas du genre en période électorale ». « L’aléas » comprend sans doute le risque qu’un parlementaire d’un autre parti que le sien, LR, soit élu dans la 2ème circonscription. Ne voulant pas s’en remettre au seul débat parlementaire, le projet de loi n’était pas à ses yeux, « à la hauteur des attentes importantes suscitées dans la population, attentes et espérances renforcées après votre venue en août dernier où des faisceaux d’espoir étaient apparus ».
Le courrier du ministre se voulait une énumération sans état d’âme des conséquences de l’abandon du projet de loi, c’est sur ce plan que se situe aussi Ben Issa Ousseni, qui dit s’être « gardé de toute ‘escalade’ ou de tout jusqu’au-boutisme ». Il rappelle une nouvelle fois sa « disponibilité pour examiner toutes les voies et les moyens de consolider les avancées concrètes ».
A.P-L.