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Mamoudzou

Près de 300 kilos de déchets récoltés au large de l’ilot M’bouzi

Comme chaque année, les Naturalistes organisaient ce vendredi une vaste opération de ramassage de déchets sous-marins au large de l’ilot M’bouzi. L’occasion de prendre conscience de l’ampleur de la pollution qui meurtrit le lagon sous la pression anthropique.  

Si les eaux turquoise du lagon en laissent plus d’un rêveur, les profondeurs dissimulent une réalité autrement plus sombre : la pollution y est omniprésente. Coraux, nudibranches et étoiles de mer se partagent les fonds marins avec une multitude de déchets en tout genre, allant des canettes aux bidons, en passant par les pneus, bouteilles et autres détritus.

Le navire du Parc Marin à l’ouvrage

C’est pour lutter contre ce fléau, cette pollution humaine dérivée de Mamoudzou et Passamainty au gré des courants et ce jusqu’au Nord-Est de l’ilot que les acteurs de l’environnement se mobilisent. Chaque année, les Naturalistes (en tant que gestionnaires de la réserve naturelle) organisent une grande collecte des déchets sous-marin. Une initiative mutualisée soutenue cette année par deux clubs de plongée, Hippocampe et Nautilus. En tout, ce sont 22 plongeurs amenés par trois navires qui écument les fonds le temps d’une journée, à la recherche de macrodéchets, des détritus visibles à l’œil nu et issus de l’activité humaine. Equipés de filets, les plongeurs collectent encore et encore, ne tardant pas à remplir le pont des différents navires de sacs d’emballages, de verre, de ferraille, de plastique…

Le ramassage sous-marin. Crédits David Lorieux

Le quatrième navire, chargé de la logistique, fait la navette entre les différentes embarcations pour récupérer les détritus. Puis, ces derniers sont ramenés jusqu’au ponton de Mamoudzou, où ils sont triés et pesés par une seconde équipe, avant d’être jetés dans une benne à ordure mise à disposition par la municipalité de Mamoudzou, partenaire de ramassage. L’objectif de ce tri est d’assurer un suivi statistique afin de prendre la mesure de l’évolution de la pollution dans le lagon, à partir de données scientifiques précises concernant le poids et la nature des déchets.

Des déchets parfois surprenants. Crédits David Lorieux

Ces opérations de collecte, en place depuis 2015, sont d’une importance capitale pour la protection du lagon. Outre l’impact sur la pollution des plages, elles permettent également d’améliorer la qualité de l’eau, mais aussi de protéger le corail, extrêmement fragile et sensible à son environnement. Lors de la dernière opération, pas moins de 286 kg de déchets étaient récoltés. Et cette année encore, les chiffres sont démesurés : 279 kg ramassés au total, comprenant 117 kg de plastique, 11 kg de canettes, 10 kg de bois, 27 kg de tout venant et 15 kg de verre, ainsi que 6 pneus.

Le tri des déchets s’effectue à quai

Face à l’augmentation persistante des pressions anthropiques sur le littoral, la protection des fonds marins est plus importante que jamais, puisqu’à la racine de toute la biodiversité maritime de l’île.

Mathieu Janvier

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