Du 23 au 29 novembre, le Groupement d’intérêt public « Centre de Ressources Politique de la Ville et Cohésion Sociale » (GIP CRPV-CS) Maoré Ouvoimoja a accueilli à Mayotte les directrices et directeurs des Centres de ressources politique de la ville (CRPV) venus de l’Hexagone. Une semaine de travail et d’immersion destinée à mieux comprendre les réalités locales alors que s’engage la préparation de la future contractualisation nationale « Engagements Quartiers 2030″.
Un contexte de préparation des nouveaux contrats de ville

À Mayotte, où l’ensemble du territoire est classé en quartier prioritaire au titre de la politique de la Ville, la définition des priorités pour la décennie à venir repose sur un travail partagé entre l’État, les collectivités, les acteurs associatifs et la population. Le GIP Maoré Ouvoimoja, centre de ressources local, joue un rôle d’appui méthodologique dans cette étape : il accompagne la coproduction des nouveaux contrats et aide les différents acteurs à structurer des actions adaptées aux réalités du terrain.
Les contrats de ville sont les documents qui définissent, pour plusieurs années, les actions prioritaires à mener dans les quartiers considérés comme les plus fragiles : accompagnement social, réussite éducative, emploi, cadre de vie, sécurité, soutien aux associations, etc. Ils sont élaborés et signés conjointement par l’État, les collectivités et les partenaires locaux.
La démarche « Engagements Quartiers 2030 » correspond à la nouvelle génération de ces contrats. Elle vise à actualiser les priorités, renforcer la coopération entre acteurs et adapter les politiques publiques aux réalités propres à chaque territoire, dont celles de Mayotte où 100 % des quartiers sont classés prioritaires.
Un partage d’expériences entre CRPV
En début de semaine, les responsables des CRPV ont d’abord tenu leurs réunions de travail habituelles avant d’échanger plus directement avec les chargés de mission du CRPV mahorais. Ces échanges ont permis aux participants de confronter leurs pratiques et d’observer comment les méthodes mises en place à Mayotte s’adaptent à un territoire en évolution rapide.
Les CRPV hexagonaux, de leur côté, ont partagé leurs expériences menées dans d’autres régions françaises. Ces regards croisés ont nourri une logique d’apprentissage mutuel au sein du réseau national.
Analyses, témoignages et visites pour comprendre le territoire

Pour approfondir la connaissance du contexte mahorais, les visiteurs ont ensuite rencontré Hamada-Hamidou Sidi, directeur de la politique de la Ville de Mamoudzou, qui a apporté un éclairage institutionnel sur les enjeux locaux. Le sociologue Abdallah Combo a complété cette compréhension par une analyse des dynamiques socio-culturelles de l’île.
Deux visites de terrain à Mamoudzou et à Dembéni ont permis de découvrir concrètement la réalité des quartiers prioritaires et certains projets portés par les collectivités, les institutions ou encore les associations. Ces visites ont été suivies d’échanges avec les directeurs de la politique de la Ville des différentes collectivités et les délégués du Préfet, afin d’appréhender la diversité des stratégies locales.
Mayotte : un territoire ressource
Si cette semaine a été l’occasion pour les CRPV venus de l’Hexagone de mieux comprendre les particularités du département, elle a aussi montré que Mayotte peut être un lieu d’inspiration pour la réflexion nationale sur la politique de la Ville.
Le territoire fait face à des défis spécifiques, liés notamment au fait qu’il est le seul territoire français où l’ensemble des communes et des quartiers sont classés en Quartiers prioritaires de la politique de la Ville (QPV). Concrètement, cela signifie que 100 % de la population vit dans des zones considérées comme prioritaires, avec des besoins renforcés en matière d’aménagement, de services publics, d’accompagnement social et d’amélioration du cadre de vie.
Cette situation, prévue par l’article 40 de la loi de programmation pour la refondation de Mayotte, pousse les acteurs locaux à développer des pratiques innovantes et une coopération étroite entre institutions, associations et habitants. Autant d’éléments qui intéressent aujourd’hui l’ensemble du réseau national et qui devraient nourrir la préparation des futurs contrats « Engagements Quartiers 2030 ».



