Si l’association des Naturalistes de Mayotte ramasse chaque week-end les déchets sur la grande plage de Saziley, ils ont tenu à alerter l’opinion publique, dans un communiqué, sur la quantité anormale de déchets ramassés au cours de ce mois d’avril 2024 : 482 kg, contre 332 kg en mars !
Sans surprise, le plastique constitue 70% des matières collectées.1125 unités de tongs et autres chaussures en plastique ont notamment, soit 109 kg, ce qui fait en moyenne 37 tongs par jour ! Malgré la récente interdiction, les pailles en plastique ont également été retrouvées en grand nombre, mais aussi des objets plus insolites comme des briquets ou des brosses à dent.
L’association impute cette quantité inhabituelle de déchets retrouvés à Saziley aux barrages qui ont impacté toute la chaîne de collecte. « En mars et avril, si des marées particulièrement fortes ont déposé un nombre important de gros déchets (appareils électroménagers démantelés, filets de pêche et gros cordages), il faut cependant rechercher l’explication principale dans l’absence de collecte des déchets du fait des barrages : laissés dans la nature ou au bord des routes, ils ont été entraînés par les pluies jusqu’au lagon », dénonce l’association. Par ailleurs, et malgré toutes les campagnes de prévention de l’Etat, 16 sacs d’une contenance de 100L remplis de bouteilles en plastique ont été récoltés ainsi que 2608 bouchons.
Dans leur communiqué, les Naturalistes invitent la population à « ne pas laisser le lagon devenir la poubelle de Mayotte ». « C’est non seulement pour protéger le lagon et toutes les espèces qui y habitent mais c’est aussi pour nous protéger nous-mêmes et préserver ce joyau touristique que constitue le lagon », ajoutent-ils. Afin de contextualiser les choses, ils rappellent que la grande plage de Saziley ne fait que 900 mètres de long alors que l’ensemble du linéaire côtier de Mayotte est de 18 500 mètres. Ils rappellent aussi que ces déchets se fragmentent ensuite en micro déchets (de 1 mm à 1 cm) qui peuvent être ingérés par les organismes marins (poissons, tortues, cétacés, etc.), puis en nano déchets invisibles à l’œil nu, mais très facilement assimilables par les animaux marins et…par les humains, consommateurs des produits de la mer !