Juste avant que le Bandrélé FC ne porte haut les couleurs de Mayotte dans l’Hexagone malgré sa défaite contre Montreuil, une trentaine d’acteurs du sport mahorais et de l’économie sociale et solidaire (ESS) se sont retrouvés samedi 15 novembre au centre social de Nyambadao à l’initiative de la BGE Mayotte et de son Dispositif local d’accompagnement (DLA). Les objectifs de cette demi-journée d’échanges et d’information ont été rappelés en ouverture par la directrice de la BGE Sonia Anli : « Il s’agit d’échanger sur les enjeux du développement du sport à Mayotte, ses valeurs, ses défis et ses perspectives d’avenir et d’encourager la structuration d’un écosystème durable reliant le monde associatif sportif et les valeurs de l’économie sociale et solidaire. Le milieu sportif mahorais est foisonnant et dynamique mais il peine à se structurer souvent par méconnaissance des points d’appui institutionnels et associatifs existant dans l’île ».
Des formes de débat originales

Pour animer les débats, la BGE a fait appel à Yannis Mercier dirigeant d’un cabinet de conseil dans le sport, qui a su mettre en place une organisation originale pour favoriser les interactions entre participants. Ainsi, la séance a commencé par un moment de réveil corporel, propice à mobiliser les neurones pour une suite de programme plus cérébrale avec notamment un point sur l’état des lieux des pratiques sportives à Mayotte. L’île compte 511 associations sportives soit 10, 8 % du secteur associatif. Parmi elles, 346 relèvent de fédérations olympiques, 82 % dédiées aux sports collectifs et 50 % sont des clubs de foot. Au plan des installations, Mayotte est nettement moins bien dotée que l’Hexagone malgré l’utilisation possible des équipements des établissements scolaires. Il existe ainsi 426 équipements sportifs et lieux de pratiques sur l’île (62 terrains de foot) avec un gros point noir : seulement 15,6 m2 de surface de bassin de natation pour 10.000 habitants.
Le sport, vecteur de solidarité

Forts de ce constat, les participants ont été invités à noter sur un post-it un mot représentatif du sport. Les réponses tournant autour des valeurs de solidarité, entraide, respect ou santé ont montré l’importance des pratiques sportives dans un contexte social et économique pas toujours très simple. Puis place à un travail en petits groupes autour des principales problématiques rencontrées sur le terrain : recrutement et implication des bénévoles, développement des infrastructures et des pratiques, communication, budget et financement… L’occasion de partager les initiatives et les idées mises en œuvre et de faire connaissance avec les acteurs de l’ESS, susceptibles d’apporter des aides techniques ou financières.
Au total un événement qui a su trouver un public, équitablement réparti entre hommes et femmes. Toutes et tous pourront regagner leur club avec des éléments concrets pour mieux développer les pratiques sportives dans l’île.
Philippe Miquel


