L’issue de la rencontre entre le ministre délégué aux outre-mer et l’intersydicale CFTC, CFE-CGC, FSU Mayotte, SUD-Solidaires, UD FO, UI CFDT, UNSA le 2 novembre dernier, laisse entrevoir une ouverture de porte sur le sujet de l’indexation des salaires.
Rappelons que jusqu’en 2013, le syndicat FSU de l’Education nationale avait porté le combat de multiples fois dans la rue afin d’obtenir une sur-rémunération des salaires de 40% pour les fonctionnaires comme c’est le cas dans les autre DOM, excepté La Réunion où elle est de 53%. Étalée sur 5 ans, elle est effective depuis 2017.
Une « clause de revoyure » avait été actée pour éventuellement poursuivre la hausse de cette indexation, c’est ce point qui a été abordé avec le ministre Philippe Vigier. Sont mis en avant par les syndicats « les difficultés de vie propres à Mayotte incomparables aux autres départements d’outre-mer », qui défendent qu’un service public « digne de ce nom » à Mayotte est à ce prix d’une mesure d’attractivité du territoire et pour « y fidéliser les titulaires ».
Le ministre aurait esquissé un accord pour un rattrapage de rémunération sur La Réunion, « le territoire mérite d’être soutenu pour combler les différences », selon des propos rapportés par l’intersyndicale.
Philippe Vigier a rappelé que la question dépasse son ministère, et reste « interministérielle ». Bercy détient évidemment les cordons de la Bourse, mais d’autres obstacles sont à franchir. L’alignement sur les 40% d’indexation concerne en effet toutes les fonctions publiques, ce qui avait mis à mal les finances des collectivités. Et cela malgré son étalement sur 5 ans.
Le ministre a précisé vouloir donc « regarder les choses dans leur ensemble », et inscrire la réflexion dans le cadre de la loi Mayotte qui doit être validée en 2024 et des suites du CIOM dont les contours ont été dévoilés en juillet 2023.
« Pour la première fois depuis 2016, un ministre des Outre-mer envisage de revoir le taux d’indexation. Ceci est en soi un progrès, même si nous serons attentifs à ce que les actes suivent », concluent les responsables des syndicats.