En marge de la réunion du Comité de pilotage sur la piste longue, le préfet est revenu sur la vague de violence touchant le département ainsi que sur la décision des responsables politiques de fermer toutes les écoles, et les administrations publiques locales dès ce jeudi 15 septembre. Certes, si la réalité « des actes de délinquances » est bel et bien « tangible », le préfet a tenu à saluer le travail effectué par les forces de l’ordre.
Selon lui, in fine, les affrontements et autres échauffourées n’ont occasionné que « peu de dégâts et peu de blessés » compte tenu de la grande réactivité de la Police ou de la Gendarmerie. Pour appuyer ses propos, Thierry Suquet n’a pas manqué de faire savoir qu’il s’était entretenu ce week-end avec des victimes ayant vu leur habitation pris pour cible. Elles n’ont pas manqué de souligner cette réactivité des forces de l’ordre ayant permis d’éviter probablement le pire.
La fermeture des écoles, une démarche contre-productive
Le délégué du gouvernement a néanmoins souhaité rappeler que « la sécurité est l’affaire de tous, ce n’est pas un slogan qui s’agite comme ça ». Les associations, les parents-relais ont un rôle prépondérant en appui des forces de l’ordre afin de « mieux connaître l’état de la délinquance ». A ce titre, Thierry Suquet a tenu à souligner la réussite de ce travail commun en prenant comme exemple l’évolution de la situation entre Combani et Miréréni. En outre, il a rappelé que « en un an, le nombre de caillassages sur les transports scolaires a baissé d’un tiers ».
Si la situation s’est crispée ces derniers temps, la pertinence de la réponse des élus locaux demeure, « est-ce qu’il faut fermer les écoles ? Est-ce que ça veut dire qu’il faut laisser la place libre aux délinquants ? ». « On demande avec le recteur que les établissements scolaires soient ouverts », s’est exprimé le préfet, avant de poursuivre qu’on « ne peut pas laisser les délinquants être les seuls à encadrer les enfants ce jour-là ». Alors que « le vrai sujet c’est d’éduquer les enfants dans le respect de la République », la fermeture des établissements scolaires semble avoir un effet escompté aux antipodes du but recherché dans la mesure où, selon Thierry Suquet, « les bandes veulent qu’on arrête les transports scolaires pour que les enfants les rejoignent ».
Loin de laisser du terrain aux délinquants, la réponse à apporter est celle du maintien de la présence du service public sur le territoire tout en assurant au mieux l’activité économique de l’île. Ne pas céder une once de terrain d’autant que « la sécurité est assurée dans les écoles ».
Pierre Mouysset