Dans un communiqué où elle rappelle les retards et laisser aller en matière d’infrastructures de production d’eau potable, l’association les Naturalistes dénonce une gestion à minima de la pénurie d’eau.
« Il y a une forte différence de gestion des risques si l’on compare la période COVID et la présente crise de l’eau », regrettent-ils, revenant sur la « sur-information de la population » sur les précautions à prendre, sur le nombre de malades et de décès jour après jour, « globalement la population de Mayotte s’était pliée à cette discipline collective ».
Mais sur cette gigantesque crise de distribution d’eau au robinet un jour sur trois, la donne n’est pas la même. « Depuis au moins quatre mois, alors que l’on savait que la pénurie allait être sévère à partir de septembre, la communication des autorités a été minimaliste : jusqu’à ces derniers jours, peu d’informations sur la situation réelle et à plus forte raison prévisible. La communication se bornant le plus souvent à préciser les heures et jours de coupures d’eau, les réunions de crise se limitant à l’entre-soi des décideurs ».
Et de dénoncer le manque de contrôle sur le lavage des voitures, des bateaux ou le remplissage des piscines. « La communication des autorités s’est principalement portée sur les tours d’eau alors qu’elle aurait dû cibler prioritairement les moyens de réduire nos consommations individuelles ». Notamment sur la récupération des eaux non potables pour « certains secteurs d’activité économique, agriculture, BTP, stations de lavage, embouteillage de boissons… qui sont de grosses consommatrices d’eau. (…) Le dispositif du « quoi qu’il en coûte » activé pendant l’époque COVID devrait venir en aide aux entreprises concernées. »
Faisant un parallèle avec « le matraquage sur les gestes barrières « qui avait fini par être entendu et globalement respecté » – trop peut-être en terme de lavage des mains ! – l’association invite à « une véritable révolution culturelle pour changer les comportements et responsabiliser tous les citoyens ».