Le 6 juillet 2025, la députée Anchya Bamana a adressé un courrier au ministre chargé de la Santé et de l’accès aux soins. Appuyée par les témoignages d’un praticien du Centre hospitalier de Mayotte (CHM), elle y décrit des faits graves et formule plusieurs propositions pour améliorer l’accès aux soins sur le territoire.
Un signalement au procureur pour un décès suspect
La députée indique avoir reçu deux documents du docteur Michel Smeuninx, chirurgien urologue au CHM. L’un d’eux est une lettre adressée au procureur de la République de Mayotte, Guillaume Dupont, dans laquelle le praticien « dénonce, avec détails, le cas du décès d’une jeune femme de 24 ans à cause d’actes commis par une consœur et mentionné abusivement, selon lui, dans le certificat de décès comme mort naturelle ». Elle précise que « cette déclaration l’a obligé, à juste titre, de faire un signalement au procureur de la République ».
Maternité saturée et décisions contestées
Le second document transmis recense, selon la députée, « diverses situations et faits révélateurs de dysfonctionnements majeurs et préoccupants au CHM ». Elle souligne la saturation de la maternité, dotée de « sept salles d’accouchements alors qu’il en faudrait treize », et critique « le choix opéré par les autorités sanitaires locales (ARS et CHM) de fermer deux maternités périphériques », estimant qu’il s’agit d’« une décision fâcheuse, sans une réelle réflexion sur la politique périnatale à Mayotte ».
Face à ce qu’elle décrit comme « un système de santé en grande souffrance », Anchya Bamana estime que « des mesures urgentes » sont nécessaires, mais aussi une « réflexion en profondeur, à moyen et long terme ». Elle propose notamment « la possibilité pour le service de santé des Armées de déployer à Mayotte du personnel médical et paramédical », la « réouverture des maternités périphériques » en centres prénataux de proximité, et la création d’une « Unité de Formation et de Recherche (UFR) Santé » en lien avec la faculté de médecine de La Réunion. Elle appelle aussi à une campagne de prévention contre le diabète, qu’elle juge laissé « sans réaction de l’ARS depuis des années ».
Mathilde Hangard