Pour retracer l’ensemble des financements reçus par un candidat aux élections, obligation lui est faite, lorsqu’il a obtenu au moins 1 % des suffrages exprimés ou s’il a bénéficié de dons de personnes physiques, de présenter un compte de campagne. Il permet une lisibilité sur les recettes, et les dépenses effectuées.
En cas de volonté de fraude ou de « manquement d’une particulière gravité aux règles de financement des campagnes électorales », le Conseil constitutionnel peut déclarer inéligible le candidat qui n’a pas déposé son compte de campagne dans les conditions et le délai prescrits, soit 18h après le 10ème vendredi suivant les élections.
Or, lors du 1er tour des législatives du 30 juin 2024, le candidat sans étiquette Saïd Kambi avait obtenu dans la 1ère circonscription 14,64% des voix, derrière Estelle Youssouffa (79,48%).
Selon le Conseil Constitutionnel, son absence de dépôt de compte de campagne n’est pas adossée à « une méconnaissance des obligations » mentionnées ci-dessus, « dès lors, compte tenu de la particulière gravité de ce manquement, il y a lieu de prononcer l’inéligibilité de M. SAID à tout mandat pour une durée de trois ans à compter de la présente décision », une décision du 20 juin 2025.
L’ex-candidat s’était retrouvé sur le devant de la scène comme représentant de la ligne dure des Forces vives lors du mouvement de janvier 2024.
Anne Perzo-Lafond