Sous-doté à hauteur de 300.000 euros, dont une petite partie, 14%, est allouée au fonctionnement de la structure qui a recruté, Transition Pro Mayotte ne pouvait mener à bien ses missions.
Et pourtant les besoins sont grands pour les salariés souhaitant se reconvertir, ainsi que tous les démissionnaires qui veulent changer de métier.
La difficulté pour sa tutelle France Compétences, était de disposer d’une évaluation de la masse salariale à Mayotte, afin d’allouer les dotations adéquates. « Nous demandons d’obtenir la même dotation que la Guyane, 900.000 euros », nous avait-il déclaré, les deux populations étant de taille similaire.
Un communiqué du Medef Mayotte ce lundi confirme ce manque en rappelant que jusqu’en 2022, la Déclaration sociale Nominative (DSN) n’existait pas à Mayotte, c’est donc vers l’URSAAF qu’il fallait se tourner. Mais cette dernière était « en incapacité de fournir les informations exactes sur la masse salariale de Mayotte », rapporte toujours le syndicat patronal. D’où la fourchette basse de 280.000 euros forfaitaires alloués par France Compétence.
Des roues de secours en attendant mieux
Les données seront bientôt livrées par la DSN établie en 2022 à la suite de la mise en place du prélèvement à la source, mais en attendant, il faut sauver le soldat Transition Pro Mayotte.
Une convention a été nouée avec Transition Pro Réunion pour d’une part, instruire les dossiers, et recruter un chargé de mission, et d’autre part, conventionner avec le cabinet PRISME qui devrait apporter un appui stratégique aux instances de gouvernance de Transition pro et à la gestion administrative.
La sauvetage final pourrait être opéré grâce au Medef Mayotte, à la tête de Transition Pro Mayotte, qui a interpellé les instances parisiennes, dont la Délégation générale à l’Emploi et à la Formation professionnelle, l’administration centrale du ministère du Travail chargée de la mise en œuvre des politiques d’emploi et de formation professionnelle.
Évoquant un arbitrage du dossier à la DGEFP « depuis un peu plus d’un mois », Carla Baltus, présidente du Medef Mayotte, semble raisonnablement optimiste: « Cela devrait se traduire par une augmentation conséquente du budget de Transition Pro Mayotte estimée au minimum à 950.000 euros comme nous l’avons proposé. »
Elle précise qu’il y a encore beaucoup à structurer à Mayotte, « en l’absence d’accords de branches et de conventions collectives, les mécanismes de financement de la formation professionnelle à Mayotte sont fortement affaiblis. Les dispositifs portés par la Transition
pro, notamment la VAE, constituent de véritables bouffées d’oxygène pour les salariés de Mayotte. »
A.P-L.