Une réunion interministérielle consacrée à l’outre-mer organisée d’ici 6 mois

Comme nous l'avions rapporté, le président de la République a reçu ce 7 septembre les signataires de l'Appel de Fort-de-France en amont de sa rencontre avec une cinquantaine d'élus ultramarins. Il se dit prêt à aborder toutes les questions y compris institutionnelles avec les outre-mer. Qui espère des réponses différenciées.

Le 17 mai 2022, les présidents des collectivités de Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion et Saint-Martin avaient profité de la Conférence des régions ultrapériphériques européennes (RUP) qui se tenait en Martinique pour lancer un appel solennel au président de la République sur un changement de politique en direction des Outre-mer afin de mieux coller à leur réalité. « Face aux situations de mal-développement structurel à l’origine d’inégalités de plus en plus criantes qui minent le pacte social, il devient urgent d’ouvrir une nouvelle étape historique pour nos territoires d’outre-mer”, quasiment un appel au secours des représentants des collectivité qui sollicitaient un entretien rapide avec le chef de l’Etat.

Qui faisait écho au résultat de l’élection présidentielle d’avril, qui traduisait que les Outre-mer n’avaient eu d’yeux que pour Marine.

Les signataires ont été reçus en format restreint le 7 septembre 2022, d’abord par les ministres Gérald Darmanin et Jean-François Carenco, puis par le Président de la République accompagné de la Première Ministre. Les entretiens ont duré au total plus d’une heure et demie, « Nous avons souhaité que cette rencontre soit refondatrice. Les échanges ont été directs et francs. C’était là tout l’esprit de l’Appel de Fort-de-France », rapportent les élus.

Le Président de la République a indiqué être prêt à aborder les questions économiques, sociales et institutionnelles, au travers d’une feuille de route et d’un agenda qui n’excluent aucun sujet.

Le président Macron lors de l’accueil des élus ultramarins à l’Élysée
Le président Macron lors de l’accueil des élus ultramarins à l’Élysée

Les Outre-mer prennent la barre

La Première ministre a annoncé qu’une réunion interministérielle consacrée à l’outre-mer aura lieu d’ici 6 mois.

Le contexte des modifications constitutionnelles relatives au processus engagé en Nouvelle-Calédonie fin 2023-début 2024, continue à être un prétexte à ouvrir ces discussions, notamment institutionnelles. Sur ce sujet, les outre-mer ne sont pas logés à la même enseigne, certaines réclamant davantage d’autonomie, d’autres, moins avancées comme Mayotte ou la Guyane, jugeant avoir encore besoin d’impulsions financières pour leurs politiques publiques. La question est de savoir si nos collectivités sont prêtes à assumer le développement du territoire avec davantage d’autonomie de décisions ou pas.

La réunion de travail s’est poursuivie dans un cadre plus large avec une cinquantaine d’élus ultramarins, dont les parlementaires, et les présidents d’association des maires. Le débat s’est élargi aux autres thématiques jugées prioritaires au plan local :vie chère, sécurité, environnement, habitat…

Pour le sénateur du parti présidentiel Thani Mohamed Soilihi, sur la forme, « cela ressemble au grand débat », indique-t-il sur la chaîne Public-Senat.

Quant à la sénatrice Victoire Jasmin, vice-présidente de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, elle salue toujours sur Public-Senat, un dîner « utile, car c’est toujours bien de se rencontrer pour discuter », tout en notant, « un décalage entre les orientations et les décisions politiques et les préoccupations prioritaires des habitants des Outre-mer ».

Les signataires de l’Appel de Fort-de-France, Huguette Bello pour La Réunion, Ary Chalus pour la Guadeloupe, Serge Letchimy pour la Mratinique, Guy LOsbar pour la Guadeloupe, Ben Issa Ousseni pour Mayotte, Gabriel Serville pour la Guyane, et Louis Mussington pour Saint-Martin, disent saluer ce premier pas et seront attentifs à la mise en œuvre des engagements politiques qui ont été pris. « Désormais nous avons une méthode et nous allons engager un calendrier de rencontres politiques et techniques pour doter nos territoires des leviers du changement profond que nous avons souhaité et sur lequel le Président de la République s’est aujourd’hui engagé. »

A.P-L.

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