Des drones au service de la route de Tsingoni, qui s’est affaissée de 50cm

Les dégâts subis par la route de Tsingoni sont impressionnants, et l'on peine à imaginer une réouverture à court terme. La DEAL a mandaté l'entreprise SAS Mayotte Drones pour évaluer les dégâts avec une technologie récente sur l'île : le LIDAR. De quoi gagner un temps précieux en cartographiant la zone à travers la végétation.

En d’autres temps, il aurait fallu débroussailler toute la zone, faire appel à des géomètres et sonder des dizaines de mètres carrés pour réaliser l’ampleur des dégâts subis par la route de Tsingoni qui s’est affaissée de 50cm sur près de 50m de long. En effet, la reconstruction nécessite de bien cerner l’ampleur du glissement qui ne se limite pas à la route.

Pour y parvenir dans des délais contraints, la DEAL a mandaté la SAS Mayotte Drones, seule société mahoraise à proposer la technologie LIDAR par drone* .

« L’idée c’est de voir jusqu’où se portent les dégâts, est-ce que c’est juste la route ou est ce que ça va plus haut » indique Eric Cattiaux, fondateur de l’entreprise et pilote de drones.

Eric Cattiaux pilote son drone ce mardi pour une mission de reconnaissance au dessus du site

« La première étape c’est de faire un constat initial en urgence, sans avoir besoin d’envoyer du monde sur la colline, l’avantage c’est qu’on n’a pas besoin de dévégétaliser car le laser va s’immiscer entre les branche là où la lumière ne passe pas. On va relever quasiment 9 hectares, 50 mètres sur les hauteurs et avec une partie littoral, ce mercredi matin lors de la marée basse, et voir aussi ce qui s’est passé au niveau du lagon pour voir si ça a bougé aussi au niveau du lagon ».

Pour l’entrepreneur, la technologie LIDAR est « indispensable à Mayotte, où l’on a une végétation luxuriante ». Cette technologie qui « voit » à travers les branches tombe donc à pic dans ce cas de figure où un axe important est hors d’usage, et où le temps compte.

Le premier enjeu : une réouverture plus rapide de cet axe très fréquenté mais lourdement endommagé

« Si on faisait un relevé de terrain classique, il faudrait qu’à chaque point de relevé des gens parcourent le site, avec le drone on peut faire 480 000 points par seconde. En termes de précision, on est comme un géomètre, mais on fait en une heure ce qui prendrait plusieurs jours à la main » synthétise le pilote de drones qui précise fournir aussi « une photo haute résolution de toute la zone sur laquelle on peut zoomer au centimètre carré et y pratiquer des mesures centimétriques, ce qui permettra une reconstruction avec plus d’anticipation ».

Une reconstruction que les automobilistes attendent déjà avec impatience, tant l’impact sur la circulation se fait déjà sentir.

[EDIT le 6 mai : la société DroneGo précise disposer également de ce type de technologie,  « DroneGo, immatriculée à Mayotte en 2014 (donc société mahoraise), possède un drone Lidar depuis presque un an (juin 2021) avec des certifications complémentaires » nous indique son gérant Jérôme Mathey qui ajoute qu’une autre société l’utilise aussi. « La société Mayotte Topo utilise un LIDAR depuis plusieurs années pour le suivi précis des ouvrages stratégiques à Mayotte »]

Y.D.

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