Très haut débit à Mayotte : 50 millions d’euros pour ne plus louper le coche

« Ça rame ! » Il ne s’agit pas de commenter là une épreuve d’aviron, mais de tenter au quotidien de télécharger des documents sans y passer plusieurs heures.

La lenteur de la connexion est particulièrement pénible en ce moment, et si des rumeurs font état d’un câble endommagé, l’opérateur Orange avait mis en cause la saturation du réseau, « en raison du nombre de personnes connectées. » Notamment pendant les vacances scolaires, « les crêtes des courbes de saturation sont très hautes ». Cependant, la situation ne s’est guère améliorée. Et si l’opérateur nous a indiqué vouloir « upgrader » la puissance, un passage en très haut débit est indispensable.

Le conseil départemental dont c’est la compétence, n’a pas encore passé la vitesse supérieure, il doit notamment depuis plusieurs mois lancer le marché de raccordement de la fibre optique. Un investissement qui coute cher. C’est pourquoi les sénateurs mahorais se réjouissent d’avoir obtenu l’inscription de 50 millions d’euros d’Autorisation d’engagement à la loi de Finances 2024 pour le déploiement de la fibre à Mayotte.

Fibre optique (Photo : JDM)

Pour mémoire, il y a un an, le sénateur LR Patrick Chaize, qui appuie encore les sénateurs mahorais cette année, avait porté un amendement qui permettait d’allouer une somme supplémentaire de 22,5 millions d’euros pour le très haut débit mahorais. Mais le marché n’a pas été lancé, c’est ce qui refroidit le ministre du Numérique dans l’octroi de crédits de paiement, c’est-à-dire de sommes concrètement utilisées : « Nous avons déjà des crédits de 2023 qui n’ont pas été consommés car les marchés n’ont pas été lancés ». Il reste 4,5 millions d’euros, « ces enveloppes ne sont pas utilisées et l’argent repart ».

Après négociations menées par Thani Mohamed Soilihi, qui souligne « un enjeu majeur pour l’éducation, la santé, la sécurité, le transport, le bâtiment, la communication, la protection de l’environnement etc. », ce sont 10 millions de crédits de paiement qui vont se rajouter aux précédents, il faut donc impérativement lancer les marchés cette fois.

A.P-L.

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