Préoccupé par le sort des orphelins à Paris, l’abbé Roussel fonde le 19 mars 1866 l’Œuvre de la Première Communion avec ses six premiers enfants des rues. Il a pu louer une maison abandonnée dans le quartier d’Auteuil à Paris. Et souhaite que chaque enfant soit accueilli, soigné, apprenne à lire et à écrire. Mais il faut ensuite leur apprendre un métier et leur trouver un maître d’apprentissage. La Fondation des Orphelins Apprentis d’Auteuil allait naître peu après.
« 150 après, ce sont toujours les mêmes missions qui nous animent », rappelle Antoine Duhaut, le directeur d’Apprentis d’Auteuil Mayotte, dans son discours devant ses administrateurs, « accueillir et accompagner, proposer une éducation et une formation aux plus fragiles, pour en faire des citoyens libres. »
Les besoins l’y incitant à Mayotte, la structure s’est considérablement diversifiée ces dernières années. Le centre de formation Agepac et son restaurant d’application, ont vu naître le Lycée d’enseignement adapté L’Espérance et le centre Msayidie qui scolarise des jeunes et très jeunes isolés ou en détresse. Sans oublier l’internat pour jeunes filles.
Arbres de témoignages
Le premier accueille entre 200 et 300 stagiaires actuellement, le LEA 192 jeunes, et 300 à Msaydié, dont 80 au centre d’accueil. En moyenne, et sur l’année, ce sont 1.500 jeunes qui ont été pris en charge par Apprentis d’Auteuil Mayotte. L’objectif est de leur donner un bagage de base pour envisager une carrière.
C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à une jeune fille, sortie d’une formation en restauration, qui a été recrutée par le groupe Casino en métropole.
Un arbre, fait de bois de récupération, a été dressé au milieu de l’Agepac, « chacune des trois structures a glissé des témoignages au bout des branches. » Un autre arbre, un vrai celui-ci, a été planté par les cadres, « un manguier qui donnera encore de bons fruits dans 150 ans », se projette avec un sourire Antoine Duhaut.
Une journée d’anniversaire qui se combine avec la fête de fin d’année, juste avant le Ramadan. Et ça bouillonne d’activités dans la cour de la Mission Catholique, pour des défis ballon, des danses, des pièces de théâtre ou se faire maquiller.
Le groupe Apprentis d’Auteuil Mayotte continue à regarder plus loin avec Antoine Duhaut, en espérant pouvoir ouvrir un jour un collège, « ouvert aux enfants en difficultés familiales ou scolaires. Pour poursuivre notre activité d’accueil des enfants en souffrance. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte