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Transports scolaires : un protocole qui fait dans le détail

On sort du principe du tout répressif, et de la seule tentation de voir planer l’ombre d’un gendarme derrière chaque collégien ou lycéen, dans ce nouvel accord entre le conseil départemental, les représentants des conducteurs et l’Etat.

L’implication des élus dans le contexte insécuritaire vécu à bord des bus scolaires n’est sans doute pas pour rien dans le protocole plus complet que les précédents, puisque certains conseillers départementaux ont retrouvé leur statut scolaire le temps d’un trajet, et notamment « sur les lignes de bus les plus impactées ».

Après une journée de suspension du ramassage mardi 14 septembre faisant suite aux violents caillassages de 4 bus, les tournées avaient repris mais sous condition d’aboutir à des engagements forts du délégants du marché, le conseil départemental, et de l’Etat sur le biais sécuritaire. Cela s’est concrétisé ce vendredi 17 septembre avec la signature d’un protocole d’accord entre le Département représenté par le 1e Vice-Président Salime MDERE, l’Etat représenté par le Préfet de Mayotte et une délégation désignée par le personnel en droit de retrait et les syndicats CFDT Transports et FO Transports. Un document où est dûment mentionné que les solutions trouvées « ont vocation à être déployées au-delà de ce nouvel épisode de violences ». On demande à en être persuadé.

Du côté des mesures prises par le conseil départemental, Salime Mdere, son 1er vice-président, nous avait indiqué qu’une quinzaine de médiateurs supplémentaires serait déployée, en renfort de l’existant, des agents qui « n’osent plus contrôler les cartes scolaires », rapportait-il. Dans ce même esprit, les parents relais seront accompagnés, et le dispositif sera généralisé sur l’ensemble des communes. Le plan de transport scolaire qui avait été mis en cause sur le mix possible entre villages rivaux, sera « adapté aux contextes de chaque territoire ». Un partenariat sera noué avec les communes au sujet du dimensionnement des arrêts de bus scolaires et des éclairages publics.

Difficile de mettre un gendarme dans chaque bus en permanence

Quelle stratégie pour l’accompagnement à la parentalité ?

En ce qui concerne l’épineux problème des dégâts matériels liés aux caillassages, une enveloppe sera provisionnée par le département dont c’est la compétence, mais un partage de la charge avec les services de l’Etat et du rectorat est envisagé sur « les coûts d’exploitation générés par les caillassages des véhicules scolaires liés à l’immobilisation des véhicules », ainsi que la mise en place de « pellicules » anti caillassage et de cabines de protection des véhicules.

Le conseil départemental s’engage aussi à généraliser le système de géolocalisation à l’ensemble des véhicules, à assurer la présence des agents de sécurité dans les bus, à installer des boutons d’alerte dans les bus scolaires, mais aussi le « développement de l’accompagnement à la parentalité pour responsabiliser les parents », et enfin, la mise en place d’un comité de suivi pour l’application de protocole avec les services de l’Etat et les organisations syndicales et les parents d’élèves.

L’Etat de son côté a pris des engagements de court et de long termes. Revient la mise en place du CLSPD (conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance) départemental pour le transport scolaire, dont on ne saurait trop rappeler qu’il n’est efficace que s’il on s’en sert comme outil de prévention, avec l’assermentation des agents de médiation.

Des bleus sur les tronçons à risque

Une grosse charge de travail sur les médiateurs

En vedette, le déploiement des effectifs de la gendarmerie et de la police sur leur zone de compétence et sur les tronçons de route identifiés à risque. En zone gendarmerie : Majicavo, Koungou, Dzoumogne vers le tour du nord, Bandraboua jusqu’à M’Tsangamouji, la commune de Tsingoni vers Kahani, tronçon dispensaire de Kahani /Coconi jusqu’à Tsararano. En zone police : de Mahabou vers Tsoundzou, Kwalé, Kaweni-Rocade- lycée Bamana –Vahibé. Une surveillance particulière sera effectuée par le biais de patrouilles pour s’assurer de la viabilisation des axes, « ce qui donnera lieu à un retour d’information vers la régulation Transdev dès constat d’une anomalie ».

Des opérations de fouille des sacs seront menées dans les zones Police et Gendarmerie à la demande de Transdev selon un calendrier concerté. A plus long terme, et après annonce du ministre Gérald Darmanin, la construction d’un centre éducatif fermé pour mineur est programmée. Les communes seront accompagnées financièrement dans la mise en place de la vidéo-protection sur les places publiques.

Enfin, restent à négocier dans un esprit tripartite, préfecture-Etat-CD, la mise en place à terme d’une brigade territoriale, la coordination de la carte des formations avec le plan de construction des collèges, lycées et internats ainsi que l’évolution de la sectorisation pour réduire les trajets des élèves, et l’ouverture anticipée d’établissements et les lieux de dépose des élèves pur les sécuriser tôt le matin, en lien avec les différents partenaires territoriaux. Enfin, la construction d’un établissement public pénitencier pour les mineurs figure parmi les mesures qui doivent être débattues.

C’est l’application de ces mesures multisectorielles, sécurité, proximité, parentalité, etc. sur la durée, qui conditionnera l’apaisement des violences.

Anne Perzo-Lafond

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