Après avoir remporté la Coupe de France régionale de basket le 22 novembre dernier au gymnase de Pamandzi, en s’imposant 101 à 44 face au Basket Club d’Iloni, les joueuses du Basket Club de M’tsapéré (BCM) se préparent à écrire une nouvelle page de leur histoire et de celle du basket mahorais. Samedi prochain elles défendront les couleurs de Mayotte lors de la finale de zone océan Indien, contre La Tamponnaise Basket-Ball (Le Tampon), au gymnase du Port, à La Réunion.
Un défi de taille les attend face aux championnes en titre de la zone océan Indien, vainqueures l’an dernier du Magic Club de Passamaïnty, mais aussi face à un adversaire bien connu, dominateur et habitué des rendez‑vous inter‑îles, contre lequel elles se sont déjà affrontées à de nombreuses reprises, que ce soit en Coupe de France ou en Coupe des Clubs Champions de l’océan Indien.
Un bon recrutement et une jeunesse en puissance

Mais ce lundi 1er décembre, lors du dernier entraînement avant de rejoindre La Réunion mercredi soir, coachs et joueuses, confiants en leurs forces, n’ont pas hésité à afficher leurs ambitions de remporter le titre et de poursuivre la compétition jusqu’au niveau national. « Je pense que cette année ça peut faire une bonne finale, on a l’effectif pour ! », s’enthousiasme Fahd Nouroudine, coach de l’équipe aux côtés d’Idah Nefrah. « On a un mélange avec des jeunes joueuses et des plus expérimentées, on a aussi recruté sur les postes qu’il fallait comme à la mène avec l’arrivée de Fanja ».
« On s’est bien préparées, donc on part confiantes. On est prêtes à relever le défi et à bien représenter Mayotte », confie La Reine Maoulida, 42 ans, cadre de l’équipe et double vainqueure de la Coupe de France océan Indien en 2014 et 2017. « Nous ne sommes plus que trois dans l’équipe à avoir joué ces matchs, avec Isma, la capitaine, et Mélina, on a déjà tout gagné avec le BCM et huit ans plus tard, nous revoilà », sourit-elle.

Un retour qui s’explique aussi par le choix de la jeunesse. « On a misé sur la formation et on a intégré nos jeunes cadettes. Elles nous apportent beaucoup et la formule fonctionne », souligne La Reine, qui rejoint les propos de son entraîneur. Une approche qui correspond pleinement à l’identité du BCM, fondée sur la transmission et un esprit familial, tout en maintenant une réelle exigence dans le jeu afin de défendre la réputation de l’un des premiers clubs de Mayotte.
« Pour les plus jeunes, entre 16 et 20 ans, c’est la première fois qu’elles vont jouer contre une équipe de La Réunion et quitter le territoire pour un match de basket. Ce n’est pas facile, il faut savoir répondre présent et il peut y avoir du stress », poursuit La Reine.
C’est le cas de Charfiat, 16 ans, la plus jeune de l’équipe, qui se dit prête mentalement et physiquement. « C’est la première fois que je vais vivre une telle expérience. Ça va être du haut niveau, mais cette saison on a une bonne équipe », assure-t-elle. « En plus des entraînements on a regardé le dernier match de nos adversaires, elles vont nous faire du mal sur les tirs extérieurs », analyse Charfiat, très concentrée.
Une marche encore trop haute ?
Pour l’équipe de ShowTime976, experts sur le basket mahorais, « il est encore trop tôt pour envisager une victoire contre les Réunionnaises. L’objectif, et nous pensons qu’il est partagé par les dirigeants du BCM, c’est surtout de titiller les Réunionnaises au maximum, à l’image de ce que le Magic avait réussi auparavant. Cette année il y a eu un recrutement intéressant avec l’arrivée de Fanja, qui fait le bonheur de l’équipe et qui a permis d’arrêter la série impressionnante de Magic sur l’île de 2 ans sans perdre le moindre match, mais on pense que cela ne suffira probablement pas pour espérer une victoire finale face à La Tamponnaise ».

Aux joueuses de prouver le contraire au moment du coup d’envoi, samedi dans une ambiance qui s’annonce électrique.
Au-delà du plan purement sportif, cette finale sera plus qu’un simple match pour La Reine Maoulida, puisqu’elle va partager le terrain avec sa fille, Sheyna, 17 ans. « Pendant plusieurs années, c’était notre supportrice, et maintenant elle joue avec nous. Remporter la Coupe de France régionale à Mayotte avec elle a été une grande fierté, et affronter les Réunionnaises ensemble, c’est encore plus beau. Ça va être une très belle expérience pour elle et pour moi, et aussi un passage de flambeau, car c’est sans doute ma dernière saison », confie-t-elle.
Kawéni face à Saint-Denis côté garçons

Du côté des garçons, l’Étoile Bleue de Kawéni (EBK) tentera de décrocher pour la première fois de son histoire le titre face au Basket Club Dionysien de Saint-Denis, également en soirée le 6 décembre. Les deux équipes, qui ont chacune remporté leurs finales respectives après avoir remonté un déficit de plus de 20 points, s’annoncent prêtes à livrer une bataille acharnée.
Victor Diwisch



