Dans un communiqué la FCPE exprime son immense préoccupation face à la multiplication récente de disparitions d’enfants pendant les heures de classe dans plusieurs établissements du territoire.
« Le cas des cinq élèves du collège de Bouéni, disparues alors qu’elles étaient censées être en cours, constitue un signal d’alarme majeur qui ne peut laisser ni les familles ni les institutions indifférentes (…) Lorsque les parents confient leurs enfants à l’école, ils le font avec la conviction que l’établissement met tout en œuvre pour assurer leur sécurité, leur présence et leur suivi. Comment comprendre que des élèves puissent quitter l’établissement sans être repérées ? Comment accepter que plusieurs mineures puissent disparaître simultanément, sans qu’un dispositif d’alerte interne ne se déclenche immédiatement ? », s’inquiète la FCPE.
Ces faits interrogent profondément la capacité du système éducatif à protéger les élèves, et mettent en lumière des failles structurelles qui doivent être corrigées sans délai, poursuit le communiqué.
Par ailleurs, sans accusation prématurée, il est légitime — et nécessaire — que les autorités compétentes examinent toutes les pistes, y compris celle d’une possible complicité ou intervention extérieure facilitant la fuite ou l’embrigadement de mineures vulnérables.
La FCPE rappelle que la protection des élèves n’est pas seulement une responsabilité morale : c’est une obligation légale pour l’Éducation nationale et pour l’ensemble des services publics associés.
À Mayotte, où les fragilités sociales et les risques d’exposition des enfants sont particulièrement élevés, cette mobilisation doit se traduire par des actes concrets, coordonnés et immédiatement visibles. Aussi, la FCPE formule cinq demandes prioritaires :
– L’ouverture d’une enquête institutionnelle complète, en lien avec les autorités judiciaires, pour établir précisément les circonstances des disparitions et identifier les éventuelles responsabilités.
– Le renforcement immédiat des protocoles de sécurité et de surveillance dans les collèges et lycées, notamment sur les entrées, sorties et mouvements internes.
– La mise en place d’un dispositif d’alerte rapide, partagé entre la vie scolaire, la direction de l’établissement et les familles, dès qu’un élève manque à l’appel.
– Un accompagnement psychosocial renforcé pour les élèves vulnérables, exposés aux pressions extérieures et aux risques d’exploitation.
– Une coopération renforcée entre Éducation nationale, services de protection de l’enfance, collectivités et associations, afin de garantir une véritable chaîne de protection des mineurs.
La FCPE tient à rappeler que chaque disparition est une atteinte au droit fondamental de l’enfant d’être protégé. Aucun territoire, aucune famille, aucune institution ne doit s’habituer à voir disparaître des élèves pendant qu’ils devraient être en classe.
« Nous appelons les pouvoirs publics à prendre la mesure de la gravité de la situation, et à mettre en œuvre sans délai des mesures fortes, durables et évaluables. L’école doit redevenir un espace sécurisé, structuré et capable de protéger tous les enfants, en particulier les plus vulnérables ».



