L’agglomération du Grand Nord lance un plan de lutte contre les addictions

Ce jeudi, la communauté d’agglomération du Grand Nord a présenté son projet de lutte contre la drogue et les conduites addictives qu’elle va mener sur son territoire à destination des jeunes et des publics vulnérables.

Aider, guider et accompagner les habitants à sortir des addictions : c’est l’ambition de la communauté d’agglomération du Grand Nord (CAGNM). Ce jeudi, élus, agents et associations ont présenté le projet Midelca (mission ministérielle de lutte contre la drogue et les conduites addictives) pour le Grand Nord. La collectivité a remporté un appel à projet de l’Etat.

Ce jeudi, élus, agents et associations ont présenté le projet de lutte contre les addictions

Le but de la mission est de réduire les conduites addictives et les comportements à risque. Les actions “se concentrent essentiellement sur les jeunes”, explique Naoumy Bacha, chargée de mission Midelca pour la CAGNM mais aussi sur les publics vulnérables des quatre communes de la communauté d’agglomération. Selon les chiffres de l’observatoire régional de santé de l’océan Indien, à Mayotte parmi les personnes entre 15 et 69 ans, 12 % consomment de l’alcool, 10 % fument du tabac de manière quotidienne, 2 % consomment du bangué (herbe de cannabis) dans l’année et 1 % ont déjà expérimenté de la chimique dans leur vie. “Les conduites addictives, c’est l’alcool, la drogue mais ça peut aussi être la sexualité, les écrans”, détaille Naoumy Bacha.

“Les boutiques qui vendent des produits addictifs sont partout dans nos villages”

Les addictions posent d’importants problèmes de santé et peuvent aussi être responsables de la montée de la violence

“Mayotte ne produit pas de tabac, ni d’alcool, ni de cannabis, pourtant ils se développent. Nous sommes dans une société addictogène”, explique le docteur du CHM, Ali Mohamed Youssouf qui est intervenu lors de la conférence de presse. “Les boutiques qui vendent des produits addictifs sont partout dans nos villages.” Les addictions posent en effet d’importants problèmes de santé et peuvent aussi être responsables de la montée de la violence, c’est pour cette raison que la collectivité a voulu s’emparer du sujet. “Nous avons lancé ce projet pour sensibiliser les publics du Grand Nord. A travers cette initiative nous souhaitons créer des espaces d’échanges avec les parents, les jeunes, et les associations, notamment au niveau des établissements scolaires. Nous allons aussi organiser des actions dans les quatre communes”, décrit Zoulaiha Ali, conseillère déléguée à la politique de la Ville.

Des ateliers de sensibilisation dès l’âge de 9 ans

Les associations ont présenté comment elles vont mettre en place leurs actions

Pour mettre en œuvre la mission, la communauté d’agglomération travaille avec la Plateforme Oppelia de Prévention et de soin des Addictions (Popam) et l’association Profession sport et loisirs. Une partie des actions se fera donc dans les écoles, avec une sensibilisation qui commencera dès l’âge de 9 ans avec le programme Primavera qui cible les 9-12 ans. Des ateliers seront mis en place en imaginant par exemple “c’est quoi une soirée idéale”, est-ce qu’il faut de la drogue et de l’alcool ? L’objectif est de donner les clés au public pour savoir comment prévenir les risques des addictions. “On sait que cela existe mais les portes de sorties ne sont pas connues”, analyse Naoumy Bacha. L’objectif est donc de les faire connaître.

Un projet sur trois ans

Le projet se déroule sur trois ans, il a commencé en juin 2025, il a connu quelques mois de retard à cause des conséquences du cyclone Chido. “2025 est une année test, les deux prochaines permettront de le consolider”, indique la chargée de mission. Le coût du projet s’élève à près de 443.000 euros financés à hauteur de 239.000 euros par la Midelca (mission ministérielle de lutte contre la drogue et les conduites addictives), la préfecture de Mayotte pour un montant de 115.000 euros, et la CAGNM financera, elle, 89 000 euros. Par ailleurs, un comité technique se réunira deux fois par an pour assurer le suivi et l’évaluation des actions.

Lisa Morisseau

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