On n’entendait plus parler du port de Longoni depuis la décision fracassante du tribunal administratif de résilier la délégation de gestion du port à la société Mayotte Channel Gateway (MCG) d’Ida Nel en septembre 2026, soit deux ans avant l’échéance.
Le syndicat CGT-Ma de la société, représenté par Attoumani Ben Atchou Mari, qui a eu de nombreuses fois maille à partir avec sa patronne, nous informe l’avoir sollicitée début août pour communication des bulletins de salaire anonymisés de l’ensemble des salariés de l’entreprise. Sans succès, il réitère avec copie à la Direction du travail (DEETS). L’objectif explique-t-il, est d’étudier l’égalité de traitement salarial dans cette entreprise où furent absorbés les anciens de la CCI, alors que MCG était gestionnaire du port en 2013 lors de la passation de DSP (Délégation de Service Public). Il précise que la loi les y autorise.

Également dans leur liste de course, la mise à disposition d’un bureau syndical, « indispensable à l’exercice effectif de notre mission de représentation des salariés, comme le prévoit l’article L.2142-10 du Code du travail et aux usages en vigueur dans notre secteur », ainsi que l’application intégrale de la Convention Collective Nationale Unifiées des Ports et Docks, qu’il décrit comme « actuellement partiellement mise en œuvre (…) au détriment des droits des salariés concernés ».
Le sujet agitait déjà le climat social de la société en avril 2018, avec menace sur l’emploi du représentant syndical puisqu’accusé de « faute grave » par la présidente Ida Nel. Qui sera finalement condamnée en mai 2021 par le tribunal du Travail à indemniser lesdits salariés.
Suite de la saga donc, avec un nouvel ultimatum fixé par le syndicat : sans réponse d’Ida Nel dans les 15 jours suivant réception du courrier, soit le 25 septembre 2025, un préavis de grève pourrait être déposé. Et avec l’appui du tout nouveau Syndicat Général des Travailleurs des Ports de Mayotte (SGTPM) créé en mars dernier.
Anne Perzo-Lafond