Lancement du cycle « Résilience océan Indien » : une conférence-débat sur l’agriculture et la biodiversité

Le 30 juin, la première conférence du cycle « Résilience océan Indien » a rassemblé experts et acteurs régionaux autour des enjeux d’une agriculture durable et respectueuse de la biodiversité.

La biodiversité dans le sud-ouest de l’océan Indien est au cœur d’un cycle de conférences-débats organisé par Cap Business Océan Indien. Le 30 juin, la première session a porté sur les liens entre agriculture et préservation du vivant, réunissant chercheurs et représentants du secteur privé. Cet événement virtuel, organisé dans le cadre du projet Business for Biodiversity (B4B) du programme Varuna avec le soutien de l’Agence française de développement et d’Expertise France, a mis en lumière l’importance de la biodiversité pour un modèle agricole durable dans la région.

Agriculture et biodiversité : un lien précieux pour la durabilité dans le sud-ouest de l’océan Indien

Pour Chamsouddine Ahmed, président de Cap Business Océan Indien, « les îles du sud-ouest de l’océan Indien représentent un des points chauds de la biodiversité mondiale. Dépendant lourdement des services écosystémiques qu’elle nous procure, l’agriculture joue un rôle prépondérant dans l’économie de la région ». Il a appelé à « adopter et actionner les pratiques présentées pour poser ensemble les bases de la transformation de ce secteur prometteur ».

À Mayotte, certains agriculteurs pratiquent des méthodes agroécologiques, pour concilier développement agricole et préservation de la biodiversité.

La conférence s’est structurée en quatre temps, débutant par un état des lieux présenté par le Dr Isabelle Mialet-Serra, adjointe au directeur régional du CIRAD. Elle a rappelé qu’ « un million d’espèces sont menacées d’extinction » et mis en avant des facteurs de pression tels que « la conversion des terres agricoles, les monocultures, les intrants chimiques, et la perte de diversité génétique ». Elle a également souligné « l’incontournable lien d’interdépendance entre l’agriculture et la biodiversité », citant la pollinisation, le contrôle biologique, la fertilité des sols et la résilience climatique.

Parmi les autres intervenants figuraient Mounira Mohamed (CRDE Comores), Laurent Potage (Alteo Ltd), Bruno Dubarry (Terres d’Agroécologie) et Nelson Renaud (Association des Producteurs Locaux, Seychelles). Ce dernier a résumé l’esprit de la conférence en déclarant : « La biodiversité est un jeu coopératif : plus nous serons nombreux à jouer, plus nous assurerons la résilience alimentaire et économique de notre région ».

Vers un modèle agricole résilient grâce à la coopération entre chercheurs et acteurs locaux

La session finale d’échanges a permis d’aborder des sujets comme « l’irrigation face aux défis climatiques », « les espèces envahissantes », « la biodiversité et les services écosystémiques », ainsi que « le rôle crucial de la recherche et de l’innovation » pour construire un modèle agricole plus résilient.

Ce cycle de conférences prévoit quatre autres rendez-vous, dont la prochaine session qui aura lieu le 27 août prochain et sera consacrée à la thématique : « Tourisme et biodiversité : peut-on rêver d’un tourisme conciliant le développement de nos îles et la préservation de notre biodiversité ? ».

Mathilde Hangard

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