La violence à Mayotte s’invite au congrès de la FCPE

Le Mans accueillait ces 24 et 25 mai le congrès de la FCPE, la Fédération nationale de Conseil des Parents des écoles laïques, la plus représentée dans le pays.

Lors du congrès de la Fédération nationale de Conseil des Parents des écoles laïques, il s’agissait notamment de mettre l’accent sur la formation professionnelle insuffisamment valorisée en France contrairement à d’autres pays européens voisins, qui est plus chez nous « une orientation subie que choisie », pour reprendre les termes des participants. « Penser l’image de la voie professionnelle, c’est d’abord lui donner une place forte et concrète dans le système éducatif puis assurer une carte des formations variée sur l’ensemble du territoire et accompagner la mobilité des élèves », revendique la FCPE.

Un des moments forts fut la prise de parole des représentants mahorais de la Fédération : « Nous demandons à ce que nos enfants ne risquent pas leur vie à aller à l’école. Nos enfants crient à l’aide », en rajoutant que « ce qui se passe à Mayotte est une honte pour la République ».

bus, ramassage scolaire, caillassage
Les caillassages de bus toujours fréquents

Inutile de rappeler les traumatismes vécus par les élèves dans les bus de ramassage caillassés sur leur passage, quand il ne s’agit pas de règlements de comptes comme ce fut le cas il y a quelques jours à Sada, qui a eu raison de la vie d’un jeune, un collégien de 3ème. La continuité d’une longue série d’affaires impliquant des mineurs, souvent dans une logique d’appartenance à des bandes. « Un mort de plus, un mort de trop à Mayotte. Jusqu’où ira la violence des mineurs ? », avaient alerté les élus.

Les représentants de la FCPE Mayotte en ont également profité pour dénoncer les lacunes du système scolaire dans l’île, avec notamment une scolarité à trous, en raison des différents évènements qui ponctuent la vie du département, induisant un manque d’attractivité pour les enseignants. Certaines matières peuvent ne pas être enseignées sur un ou plusieurs trimestres. Là encore, le cyclone Chido ne fut qu’un révélateur des dysfonctionnements existants. La FCPE fustige « des enfants sans école, sans enseignants, sans sécurité, sans avenir. Et l’État détourne les yeux ».

A.P-L.

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