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vendredi 21 mars 2025

« Mayotte très haut débit » : le déploiement de la fibre optique lancé sur l’archipel

Le projet "Mayotte THD (très haut débit)", a été officiellement lancé ce jeudi 20 mars avec l’inauguration de la première armoire à fibre optique à Kawéni. D’un coût total de 183 millions d’euros, le projet, qui doit durer 5 ans, permettra de connecter toute l’île au réseau haut-débit.

Sans le ruban tricolore et la peinture fraîche, l’installation passerait inaperçue au bord du trottoir, dans la zone industrielle de Kawéni. Et pourtant, une fois qu’elle sera reliée au reste du réseau, cette première armoire à fibre optique devrait jouer un rôle majeur dans l’accès à internet à très haut débit à Mayotte.

Inaugurée ce jeudi 20 mars par le Département, la préfecture, la Ville de Mamoudzou et Mayotte THD, la filiale du groupe industriel OcéInde, cette armoire, appelée « point de mutualisation », marque le début du projet Mayotte THD qui a pour objectif de généraliser, sur tout le territoire, l’accès à internet haut débit sur les cinq prochaines années.

« Avec cette armoire on va distribuer entre 300 et 400 fibres optiques qui vont se connecter directement dans les entreprises de Kawéni. Le but est d’en installer 200 dans tout Mayotte », explique Emmanuel André, directeur général du pôle télécom d’OcéInde, qui a remporté l’appel d’offre réalisé en 2022 par le Département.

Fibre optique, internet, OcéInde, haut-débit, Mayotte THD
Le projet qui coûte 183 millions d’euros est co-financé par le Département, l’Etat, l’Union Européenne (50%) et l’entreprise OcéInde (50%).

Les premières offres commerciales dès 2026

Le coût s’élève à 183 millions d’euros, dont 50% financé par l’Etat, le Département et l’Union Européenne, et les 50% autres directement financés par l’entreprise OcéInde, déjà présente à Mayotte depuis une quarantaine d’années par le biais du service bancaire Nickel et de l’entreprise de peinture Mauvilac.

Au total plus de 3.000 kilomètres de fibre sont à déployer d’ici 2030, pour permettre à 60.000 foyers, entreprises et services publics d’accéder à cette connexion à haut débit. Mayotte THD assurera l’exploitation de l’infrastructure et sa commercialisation auprès des opérateurs qui proposeront leurs offres commerciales dès mars 2026. 

« On va commencer par le secteur Mamoudzou, Dembéni, Ouangani pour créer une dorsale d’Est en Ouest qui traverse l’archipel, pour ensuite mieux se déployer vers le Nord et le Sud », explique Emmanuel André, qui attend désormais les autorisations auprès des communes pour débuter les travaux, avec notamment la nécessité de mettre en place un câble sous-marin entre Petite-Terre et Grande-Terre.

Un câble sous-marin va relier Petite-Terre à Grande-Terre.
Un câble sous-marin va relier Petite-Terre à Grande-Terre.

« La vision c’est d’embarquer Mayotte sur le toît numérique de la France, avec ces installations nous allons dépasser beaucoup de départements français en gardant la cadence et en respectant le timing », insiste Emmanuel André. Pour ce faire, Mayotte THD compte utiliser au maximum les infrastructures déjà existantes comme les fourreaux, les poteaux, et les fibres déjà installés. Le directeur a par ailleurs rappelé l’importance de réparer le réseau endommagé par le cyclone Chido.

Des créations d’emplois directs et indirects

Le réseau de fibre optique sera la propriété publique du Département, et une fois construit, les opérateurs tels que STOI, Orange, SFR et les autres pourront y investir et proposer leurs offres. « Les opérateurs commerciaux vont acheter les capacités de notre réseau public au même prix que le reste de la France. Ils vont donc pouvoir proposer des offres commerciales aux mêmes prix que dans le reste de la France », insiste Emmanuel André.

OcéInde compte s’appuyer sur les installations existantes pour optimiser le coût du chantier.

« On a basé notre choix sur quatre critères importants : les moyens techniques et les moyens humains de l’entreprise, l’équilibre économique de l’offre et l’insertion sociale. Ce dernier critère est très important, notamment avec la formation des jeunes mahorais sur les chantiers mais aussi la participation des entreprises mahoraises sous-traitantes. Le projet va permettre de générer 300 emplois directs et entre 1.500 et 2.000 emplois indirects », remarque Zamimou Ahamadi, 5ème vice-présidente du Conseil départemental, chargée des Finances et des Affaires européennes.

« Après Chido on s’est rendu compte à quel point internet était important car on s’est retrouvé complètement coupé du monde », continue l’élue. « C’est le projet du moment, et c’est encore plus significatif de le débuter dès aujourd’hui ».

Victor Diwisch

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