Fréquence cardiaque, tension, saturation en oxygène…, à l’aide d’un tensiomètre ou d’un moniteur à roulettes, des lycéennes s’essayent à la mesure des paramètres vitaux dans une salle de l’Institut d’Etudes en Santé (IES) du centre hospitalier de Mayotte (CHM), vendredi 21 février. Comme chaque année, au moment où les élèves de terminale font leurs choix d’orientation post-bac, l’IES organise ses portes ouvertes pour faire découvrir le métier d’infirmier à travers divers ateliers, présentés par des étudiants en formation.
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En plus des lycéens, des personnes en recherche d’emploi participent aux ateliers. La formation de trois ans à l’IES est ouverte à tous, sous condition de réussir le concours d’entrée.
Ateliers découverte et échanges avec les étudiants
« A partir de quand peut-on remarquer une chute de tension ? », « Comment sait-on qu’un patient manque d’oxygène ? ». Dans la salle, les questions s’enchaînent. Certaines lycéennes ont déjà des notions, d’autres découvrent le métier. C’est le cas de Zenabou Soula Issouf, élève de terminale générale au lycée Gustave Eiffel de Kahani. « Je suis venue pour me renseigner si le métier d’infirmière peut m’intéresser, car je sais que Mayotte en a beaucoup besoin. Mais j’aimerais avant tout devenir kinésithérapeute, et faire STAPS », confie la lycéenne.
« Dans cet atelier on leur montre la prise des paramètres vitaux d’un patient avec les différents outils. Des gestes que l’on doit pratiquer au quotidien dans chaque service », explique Zarianti Baharia, étudiante en deuxième année à l’IES. « On veut sensibiliser les lycéens sur ce métier car il y a du besoin dans le secteur », ajoute-t-elle.
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« On a tendance à entendre que l’IES c’est difficile, mais tout le monde peut réussir. Bien sûr il faut travailler il n’y a pas de secrets mais j’encourage les lycéens à venir ici », remarque Mathys Madi Ousseni, lui aussi en deuxième année. L’étudiant invite les lycéens à flasher un QR code pour obtenir des informations supplémentaires sur la formation et savoir comment remplir ses vœux sur Parcoursup pour tenter de rejoindre l’IES.
« Je vais tout faire pour faire ma formation à l’IES et rester à Mayotte »
Attentive à chaque conseil, Soihirati Zitimbi, note tout sur son carnet. A 17 ans, scolarisée au lycée de la Cité du Nord, elle sait déjà qu’elle souhaite travailler dans le domaine de la santé. « Je suis la dernière de ma famille et je dois toujours m’occuper de mes neveux, par exemple quand ils se blessent je les soigne. Ma mère est fermière et je m’occupe aussi de ses animaux. J’ai toujours envie d’aider mon prochain, et mon frère m’encourage à devenir infirmière. Je pense que j’ai un don pour ça ! », continue Soihirati Zitimbi, passionnée. « Je vais tout faire pour rester à Mayotte et venir faire ma formation ici à l’IES, et si je ne peux pas, je reviendrai à Mayotte après mon diplôme », assure-t-elle. « Mayotte a besoin d’infirmiers et quand je vois des personnes venir de la métropole, je me dis que nous on est là et qu’on peut aussi le faire. On se gaspille nous-même », analyse la jeune femme. « Je compte me spécialiser en infirmière puéricultrice ou bien en gynécologie. Mais je peux même devenir chirurgienne, si les portes sont ouvertes je peux le faire ».
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Un secteur qui recrute avec des possibilités d’évolutions de carrière
Directement affilié au CHM, l’IES compte beaucoup sur cette journée portes ouvertes pour susciter des vocations auprès des lycéens. « Cette journée est extrêmement importante pour nous », insiste Samianti Kalame Soilihe, directrice de l’IES, « les métiers de la santé sont très recherchés ici, surtout avec les besoins de l’île et des projets de développement comme le second hôpital. L’IES doit former les professionnels compétents de demain afin de pouvoir assurer les prises en charge dans les services ».
Après le diplôme, les infirmiers peuvent par exemple se spécialiser pour travailler en bloc opératoire, devenir anesthésiste, ou bien encore travailler en tant que libéral. « Avec ces possibilités d’évolutions c’est vraiment une filière qui donne des opportunités pour les jeunes », conclut Samianti Kalama Soilihe.
Victor Diwisch