« C’est une première pour tout le territoire français d’avoir une convention conjointe entre l’Etat, l’ARS et le Département pour se fixer des objectifs communs pour les personnes en situations de handicap et les personnes âgées”, remarque Charlotte Parmentier-Lecocq, lors de la signature de la convention tripartite ce mercredi 19 février à la résidence du préfet en Petite-Terre, point final de sa visite de trois jours sur l’archipel.
« Je souhaite avant tout remercier la ministre car là nous sommes sur du concret, pas des engagements ou des annonces. Avec la convention on apporte de vrais réponses pour les personnes vulnérables ici à Mayotte. L’Etat va apporter un peu plus de 40 millions d’euros, le Département va investir près de 30 millions d’euros pour mieux accompagner les personnes handicapées et sortir nos anciens de leurs situations d’isolement », a insisté le président du Conseil départemental, Ben Issa Ousseni.
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EHPAD, accueils de jour, unités de vie, augmentation du nombre de places…
« Ce sont des solutions qui peuvent commencer et être financées dès demain, c’est très concret. Pour les personnes âgées c’est surtout l’EHPAD qui va permettre de répondre à un besoin de tout le territoire de Mayotte mais c’est aussi la mise en place d’accueils de jour et de petite unité de vie au sein des communes pour accompagner au mieux ces personnes et leurs familles, mais aussi les aidants”, explique la ministre. « Pour les personnes en situation de handicap, l’enjeu majeur est de les sortir de l’isolement et de créer une société inclusive ». Ainsi, les financements permettront notamment de créer et renforcer les établissements et services médico-sociaux (développement de plateformes de services intégrés, création de nouveaux établissements spécialisés pour les enfants et adultes en situation de handicap, mise en place d’un premier EHPAD évolutif sur l’île). Mais aussi de favoriser l’inclusion scolaire et professionnelle (mise en place de pôles d’appui à la scolarisation, renforcement du maillage des unités d’enseignement autisme, soutien aux structures de pré-professionnalisation et d’insertion professionnelle. Ces financements auront également pour objectif d’améliorer l’accompagnement des personnes âgées (extension des services d’aide et d’accompagnement à domicile, mise en place de petites unités de vie et création d’un dispositif de soutien aux aidants familiaux). Enfin, ils renforceront la prévention et l’accompagnement précoce avec l’ouverture notamment de nouveaux centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP), ainsi que le déploiement de plateformes de coordination et d’orientation pour les troubles du neurodéveloppement.
« On va vraiment accélérer les réponses, on va passer de 30 à 500 places d’accueil des personnes en situation de handicap, on va créer 150 nouvelles réponses en ambulatoire. C’est un grand coup d’accélérateur”, souligne Charlotte Parmentier-Lecocq.
« Un modèle mahorais à bout de souffle »
« Le modèle mahorais que nous connaissons jusque-là dans lequel on garde les personnes âgées auprès de nous, arrive aujourd’hui à bout de souffle, la population a envie de vivre. Ce plan est aussi une réponse pour les aidants et pour les familles qui vont pouvoir vivre leurs vies, et faire autre chose que d’être constamment proches des personnes âgées ou handicapées”, a ajouté Ben Issa Ousseni.
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La ministre, mais aussi Sergio Albarello, le directeur de l’ARS Mayotte, ont également insisté sur la problématique de l’accessibilité sur notre territoire. « C’est un problème majeur pour les personnes en situation de handicap et il faut s’assurer que tous les nouveaux bâtiments soient accessibles », note la ministre, « on sait que quand on fait quelque chose d’accessible pour les personnes en situation du handicap on répond aux besoins de toutes la population ».
Un comité de suivi pour vérifier les engagements et donner la parole aux usagers
« Avec le Conseil départemental on va transformer le comité de liaison, créé pour accompagner les personnes vulnérables dans l’urgence après le cyclone, en un comité de suivi pour regarder régulièrement où on en est sur le déploiement de nos engagements, pendant une durée de 5 ans”, a indiqué Charlotte Parmentier-Lecocq, « dans ce comité, les usagers vont pouvoir être impliqués et à nous de les écouter pour apporter des solutions propres à Mayotte ».
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Victor Diwisch