Le Syndicat de la magistrature Réunion-Mayotte condamne de nouveau Gérald Darmanin

Les représentants locaux du Syndicat de la magistrature qui avaient pourfendu les opérations Wuambushu reprochent à leur ancienne bête noire, devenu leur ministre, de les avoir oubliés

C’est peu de dire que la section régionale du Syndicat de la magistrature a dû s’étrangler en découvrant le nom de leur nouveau ministre. Ils avaient déjà pourfendu Gérald Darmanin alors ministre de l’Intérieur, affichant leur mépris des opérations Wuambushu de démolition d’habitat insalubre, et en protestant contre la fermeture de la frontière entre Mayotte et les Comores.

Leurs représentants adressent une nouvelle critique envers celui qui a été nommé à la Justice, par le biais d’un communiqué aux médias locaux, pour dire tout d’abord leur déception que celui-ci ne se soit pas déplacé à Mayotte après le ravage de Chido, à contrario de ses collègues de l’Éducation nationale ou des Outre-mer. S’ils évoquent un communiqué de soutien le 20 janvier 2025 au personnel judiciaire, « Avant cette date, rien ; après cette date, rien », déplorent-ils, alors que le tribunal n’a pas cessé de fonctionner.

Et une nouvelle fois, la section régionale du Syndicat de la magistrature s’inquiète des prises de position de Gérald Darmanin « sur les questions migratoires et sécuritaires, des éternels amalgames qu’il entretient entre immigration et délinquance », en lui reprochant de ne pas « lutter en profondeur contre les réseaux, responsables d’une véritable traite des êtres humains, » et en ne faisant que du « tout carcéral ». Des positions qu’ils estiment « populiste » et « à des fins électoralistes ».

Comme pour Wuambushu, ils se jugent instrumentalisés, « pour mettre en œuvre la politique pénale d’un ministre » : « Nous demandons à ce que des moyens conséquents nous soient enfin accordés pour reconstruire, à Mayotte, une justice pour tous, pour les ‘petits’ comme les cols blancs, pour les plus vulnérables d’entre nous qui doivent être protégés, pour les personnes qui se séparent, ceux qui doivent faire reconnaître leur état civil, leur nationalité, pour que les victimes soient entendues et les coupables punis dans le respect de leurs droits. »

Ils demandent au ministre « des projections construites pour l’avenir de nos collègues mahorais ».

A.P-L.

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