Selon nos informations, la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne devrait arriver à Mayotte ce jeudi pour une visite de deux jours. Elle accompagnera sans doute le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, qui lui aussi a prévu de se rendre dans l’île. En cette semaine de rentrée scolaire sur notre territoire, Elisabeth Borne est attendue de pied ferme par les personnels de l’Éducation nationale mais aussi et surtout par les syndicats, dont notamment la CGT Educ’action Mayotte. Son secrétaire général dénonce ainsi dans un courrier « la faiblesse de nos infrastructures, la sous-dotation de nos services publics, et les inégalités abyssales qui s’accroissent d’année en année, et que ces soi-disant ‘retards de développement’ ne sont pas des faits naturels mais les conséquences de choix politiques ».
Il déplore ainsi l’écart monumental entre Mayotte et les autres départements, mais aussi entre Mayotte et les autres Outre-mer. Après le passage de Chido, le syndicat considère que l’Education doit être au cœur de la reconstruction et que « l’aide doit être portée en priorité au bâti de l’Education nationale et à l’habitat précaire dans lequel vit une grande partie de nos élèves ». Et d’ajouter que, « notre objectif est d’en finir avec des classes sous dotées, en rotation, avec des établissements surchargés, des amplitudes horaires irrespectueuses des élèves et des personnels, des procédures administratives qui relèvent du parcours du combattant, et des carences en personnel dans toutes les catégories. Ce monde-là nous n’en voulons plus ! ».
Pour la CGT Educ’ action Mayotte, il est nécessaire d’agir massivement et durablement pour « améliorer, en priorité, les conditions de vie et de travail, pour tous, dans une logique d’égalité ».
Quelles sont les principales revendications ?
Pour permettre une reprise efficace et durable jusqu’à la fin de l’année scolaire, le syndicat demande, entre autres, au gouvernement et à la ministre de l’Éducation nationale « de faire droit aux demandes de l’Intersyndicale en octroyant à l’ensemble des personnels l’aide exceptionnelle déjà versée à une partie des agents ». Il est également nécessaire pour que la rentrée puisse se faire dans des conditions maximales de sécurité pour les élèves et les personnels, « de disposer de l’ensemble des diagnostics de sécurité établis pour chaque bâtiment relevant de l’Education nationale ». Mais aussi que « les autorités mettent fin à leur politique de harcèlement des populations les plus précaires » ; « que le Gouvernement déploie l’IRCANTEC » (ndlr, régime de retraite par points). Le syndicat demande également la revalorisation de la grille indiciaire des non titulaires. Et pour les titulaires, « il faut retirer les conditions de mobilité, de changement de résidence administrative, ou de CIMM hors de l’île. Nous dénonçons de la même manière les différences de traitement entre les 1er et 2nd degré et demandons une égalisation par le haut des situations ».
Enfin la CGT Educ’action Mayotte estime qu’il faut créer un statut spécifique des écoles et établissements de l’île « afin qu’ils puissent bénéficier des meilleures conditions d’apprentissage de toute la France avec des bâtiments de qualité, à taille humaine, des classes à effectifs réduits, des dispositifs d’aide et d’accompagnement en quantité, des services de santé et sociaux adaptés à leurs besoins immenses, et tout ceci afin de combler l’écart incroyable entre leur vie et celle des autres élèves français ».
D’après le responsable syndical, une entrevue avec la ministre de l’Éducation nationale serait envisagée durant sa visite de deux jours dans le 101e département.