Les tensions entre les migrants entassés dans trois, puis deux établissements scolaires du département ce mercredi et la population, ont été remontées au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau par la sénatrice Salama Ramia lors des questions au gouvernement ce mercredi.
L’élue interroge notamment l’opportunité de lever le titre de séjour territorialisé et d’un partage des migrants entre les territoires européens. Ils sont par centaines abrités au collège de Kwalé et au LPO de Kawéni, dans des conditions sanitaires très difficiles, comme le montre notre reportage. « A l’heure où la France se répartit avec les autres états européens la prise en charge des migrants, elle refuse d’instaurer un principe de solidarité à l’égard de Mayotte, afin de répartir les milliers de migrants qui accostent chaque année », déplore la sénatrice.
Qui reprend le terme de « cocotte-minute » pour illustrer la situation d’un département de 374 km2 qui accueille à la fois les ressortissants des Comores, à la fois les migrants d’Afrique des Grands Lacs, sans que les titres de séjour obtenus ne les autorisent à quitter le territoire. Conséquence, des tensions maximales, « des échauffourées ont eu lieu entre la population civile et les migrants », décrit Salama Ramia, et une « augmentation des violences commises ».
Une population qui fait « la police » pourrions-nous traduire, en constatant que les parents d’élèves attendent que les établissements scolaires soient libérés en vue de la rentrée du 27 janvier, retardée de 15 jours pour cause de cyclone Dikeledi. « Par usure, mes compatriotes se substituent aux forces de l’ordre pour organiser eux-mêmes des expulsions, au péril de leur sécurité. Aussi sans radar pour lutter contre ces arrivées massives, sans rapatriement des délinquants chez eux, les Mahorais sont en carence d’ordre, de sécurité et de justice. Mayotte n’est ni une terre d’asile, ni le réceptacle de la misère du monde. Aussi quelles mesures comptez-vous prendre pour lutter contre l’immigration illégale pour le Mayotte d’après Chido ? », interrogeait l’élue mahoraise.
A.P-L.