Lors de la présentation du plan « Mayotte Debout », le chef du gouvernement, François Bayrou, a confirmé que la rentrée scolaire aurait bien lieu le 13 janvier 2025 mais le Premier ministre a précisé : « Ce sera au cas par cas selon les établissements, avec une attention particulière pour les élèves qui ont un examen comme le bac, le brevet ou le CAP. »
Près d’1 établissement scolaire sur 2 n’est plus « utilisable »
Mardi matin, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, a déclaré qu’il n’y aurait « pas une rentrée mais des rentrées scolaires ». Alors que de nombreux établissements scolaires avaient été réquisitionnés pour devenir des centres d’hébergement d’urgence à l’approche du cyclone, les 12.000 sinistrés de Chido hébergés sont désormais forcés de quitter ces lieux pour permettre aux élèves de regagner leurs salles de classe progressivement. Des cellules de crise, déployées par la mairie de Mamoudzou en lien avec le Rectorat, pour « réfléchir à la continuité pédagogique » ont mis en exergue que seulement 14% des bâtiments scolaires sont pleinement opérationnels et 44% des infrastructures scolaires sont « moyennement endommagées » mais « utilisables », d’après le maire de la ville. « Dès le lendemain de cette catastrophe, nous avons mis en place plusieurs cellules pour diagnostiquer l’ensemble des bâtiments publics, notamment les écoles, avec l’appui d’un réseau d’architectes et des bureaux d’études, pour diagnostiquer la solidité des bâtiments. Il va y avoir des rentrées scolaires en fonction des groupes scolaires, des circonscriptions, de l’état des classes. On s’en sortira », a précisé Ambdilwahedou Soumaila.
75% du collège de Chiconi détruit
Sur le terrain, les dégâts laissés par le passage du cyclone sont saisissants. À Chiconi, le collège apparaît très sérieusement endommagé. Le cyclone a détruit près de 75% de l’établissement scolaire. Sur place, un agent d’une entreprise mobilisée pour déblayer les débris au sein du collège de Chiconi, n’a pas caché son pessimisme au sujet d’une reprise des cours le 13 janvier prochain, face à l’ampleur des détériorations. Contacté, le recteur de Mayotte a rappelé que la rentrée scolaire s’organisera « établissement par établissement », en précisant, « Chiconi est très impacté, il nous faudra trouver des adaptations pédagogiques et sans doute des rotations ».
« L’année scolaire 2024-2025 à Kawéni c’est terminé, c’est fini »
Au lendemain de l’incendie criminel survenu à l’école maternelle T6 de Kawéni, le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, a déclaré vouloir faire des écoles de véritables « sanctuaires », où les pouvoirs publics s’engagent à « tout faire pour accueillir les élèves au plus vite », en précisant « on n’a pas besoin d’actes de délinquances après cette catastrophe naturelle. » Au sujet de cet incendie et à propos d’autres pillages, la mairie de Mamoudzou a fait savoir qu’elle porterait plainte. « Il y a eu des images, on va les transmettre à la justice », a déclaré le maire de la commune. Sur place, des représentants des parents d’élèves ont exprimé leurs inquiétudes et leur pessimisme face à l’organisation d’une rentrée scolaire. « L’année scolaire 2024-2025 à Kawéni c’est terminé, c’est fini », a déclaré un représentant.
Les élèves mahorais pourront étudier temporairement en Hexagone ou à La Réunion
Quinze jours après le passage du cyclone, le Premier ministre a assuré que les élèves qui le souhaiteraient pourraient être accueillis pour une scolarité temporaire au sein d’autres établissements scolaires de l’Hexagone ou de La Réunion. « On l’a fait pour l’Ukraine, on peut le faire pour les élèves mahorais », avait-il mentionné. Reste à savoir combien d’enfants pourront profiter de ce dispositif et quelles familles seront en capacité de les accueillir en métropole. Pour ceux qui resteront à Mayotte, un plan « Volontaires Écoles Mayotte », permettant de fidéliser des enseignants a été annoncé, assorti d’un appel à des étudiants, retraités et toute personne volontaire « pour qu’il y ait des enseignants devant les élèves » a été émis.
Mathilde Hangard