A l’appel du SNUipp, certains enseignants du 1er degré se sont livrés à une « grève dure » dès lundi. Ils revendiquaient notamment une baisse des effectifs dans les classes, chose difficile étant donné que le rythme des constructions scolaires ne suit pas celui de la démographie galopante du territoire. « Les maires doivent faire leur travail et construire davantage de salles de classes pour scolariser tous les enfants en âge de l’être », nous a affirmé par téléphone Rivomalala Rakotondravelo (dit « Rivo »), le secrétaire général du SNUipp. Plus facile à dire qu’à faire ! Toutefois, en forçant l’entrée des grilles du rectorat ce mercredi, les grévistes ont réussi à être reçu par le directeur de cabinet, la cheffe de cabinet et le secrétaire général.
Cette rencontre quelque peu « forcée » à néanmoins abouti à « un relevé de conclusion » que le recteur a signé. « Nous avons notamment obtenu que les classes de CP, CE1 (dédoublées selon la loi) comprennent 14 élèves maximum. Nous souhaitions que le seuil soit de 13 (NDLR : au lieu des 12 normalement prévus), mais nous avons lâché du lest sur ce point », affirme Rivo.
Le directeur général des ressources humaines à Mayotte fin janvier
« Le recteur dit sans arrêt qu’il va relayer nos revendications, mais cela ne suffit visiblement pas puisque rien ne change ! », s’est exclamé Rivo. Les mécontents vont toutefois bientôt pouvoir s’adresser au bon interlocuteur puisque le rectorat a annoncé aux grévistes, lors de la réunion de mercredi, que le directeur général des ressources humaines de l’Education nationale se rendrait à Mayotte fin janvier 2025. Le rectorat a indiqué aux grévistes du SUNipp que c’est avec lui qu’ils pourront discuter des autres points de revendication comme la hausse de l’indexation, le remboursement partiel des loyers, l’indemnité de résidence ainsi que la situation précaire des contractuels.
Si les grévistes ont été très « bruyants » (outre le « passage en force » des grilles du rectorat, ils ont également fermé 6 écoles sur l’île ce mardi et 2 ce mercredi), ils n’étaient toutefois pas majoritaires au sein des établissements scolaires du 1er degré. En effet, d’après le décompte remonté par les inspecteurs de l’Education nationale de chaque circonscription, les grévistes ne représentaient que 14,32% des personnels le mardi 5 novembre au matin et 12,43% le mercredi (en sachant que ces chiffres sont en baisse l’après-midi). Satisfait des « premières pistes lancées par le rectorat », remises au syndicat par écrit ce jeudi 7 novembre, les grévistes ont donc repris le chemin du travail ce vendredi. En attendant la visite prochaine du directeur général des ressources humaines à qui ils auront sans doute beaucoup de choses à dire…
N.G