Plus d’une centaine de bénévoles, membres des associations Tanafu et Communauté solidaire de la commune de Tsingoni, ont joué durant une matinée des situations qui se passent souvent le matin lors du ramassage scolaire par les bus de la société de transport Transdev. « L’objectif aujourd’hui est de faire une mise en situation réelle afin de voir comment nous pouvons améliorer les choses pour faciliter le ramassage et le transport des élèves tout en évitant de perturber trop la circulation », explique Jean-Éric Serveaux, directeur adjoint de Transdev Mayotte.
En effet, dans les villages de Mirereni et de Combani la circulation est totalement saturée le matin, a fortiori aux heures de pointe. « Les gens s’agacent, s’énervent au volant de leur voiture, ils ne font pas forcement attention et cela peut être dangereux pour les élèves qui attendent le bus de ramassage pour aller à l’école », raconte Mohamed Soundi, directeur de la cohésion sociale et politique de la Ville. La mairie, la société Transdev et la préfecture de Mayotte ont donc décidé de prendre le zébu par les cornes et de mettre en place, au sein de la commune, le dispositif des « Parents-relais » qui a déjà fait ses preuves dans d’autres villages de Mayotte.
Des « Parents-relais » aux arrêts de bus pour apaiser les tensions
Afin d’avoir une meilleure fluidité de circulation tout en garantissant la protection des élèves, des études ont été menées pour déplacer certains arrêts de bus. Car en effet, la mise en situation de ce mercredi matin a bien montré que certains d’entre eux n’étaient vraiment pas adaptés. « Nous comptons déplacer l’arrêt de bus qui se trouve au niveau de la Poste à Combani un peu plus loin, à quelques dizaines de mètres, au niveau de la MJC. Le chauffeur aura ainsi plus de place pour manœuvrer, il gênera moins la circulation et surtout ce sera beaucoup moins dangereux pour les enfants. Un autre au niveau du pont à Mirereni sera également déplacé », indique Jean-Éric Serveaux.
Ce test grandeur nature avait donc pour objectif de voir si ces changements sont viables et réalisables, mais surtout de mettre en situation le dispositif des « Parents-relais ». « Leur présence s’avère indispensable pour éviter la délinquance, les actes de malveillance, les incivilités, les fraudes, et les tensions entre élèves. Nous avons des médiateurs Halo’ présents sur place chaque matin et chaque fin d’après-midi, mais cela ne suffit pas toujours à calmer les esprits… La présence des Parents-relais aux abords des arrêts de bus, avec leurs gilets jaunes, sera une très bonne chose, se félicite le directeur adjoint de Transdev Mayotte. Avec cet exercice cela permet de leur montrer ce qu’il faut faire et ne pas faire, de les mettre dans les meilleures conditions et de trouver des solutions. C’est aussi l’occasion de se coordonner avec la Police municipale et les agents de Transdev afin de se préparer au mieux pour la rentrée scolaire qui approche », poursuit-il. Certains bénévoles ont ainsi joué les fauteurs de troubles, mais pour la bonne cause, en essayant de passer devant les autres pour monter dans le bus et sans titre de transport. Cela paraissait plus vrai que nature.
La signature de conventions pour entériner le dispositif
Après l’exercice pratique, les différents acteurs et partenaires se sont réunis au sein de la Maison France service à Combani afin de signer les conventions officialisant la mise en place du dispositif des « Parents-relais » avec les deux associations Tanafu et Communauté solidaire, la société Transdev et la préfecture de Mayotte. Ainsi, pour le premier adjoint de la mairie de Tsingoni, Mohamed El-Amine Haidari, cela devrait permettre de lutter contre la délinquance, les incivilités du quotidien, et d’éviter les conflits inter-villageois qui gangrènent la commune depuis maintenant quelques années. « Ce GPO (ndlr, Groupe de Partenariat Opérationnel) à travers le dispositif des Parents-relais va apporter une présence dissuasive dans l’espace public afin de lutter contre les risques de troubles à l’ordre public ». Enfin pour Jean-Éric Serveaux, même si la signature de ces conventions devrait permettre « d’améliorer le quotidien des enfants lorsqu’ils attendent le bus, rien ne remplacera le civisme qui commence d’abord par celui des parents ».
B.J.