Les faits remontent au mois de juillet 2022 quand trois individus pénètrent dans une carrière du côté d’Hajangoua afin de commettre un vol dans les locaux de la société Colas. Le gardien de nuit terminait sa ronde et était remonté dans sa voiture quand il entend : « Y’a quelqu’un dans la voiture ! ». Il voit alors trois individus cagoulés et armés de machette, de barre de fer et d’un couteau qui arrivent vers lui. Les pierres et les coups fusent sur son pare-brise et un des individus le somme de sortir de son véhicule en le menaçant. Le gardien se prend plusieurs coups de barre de fer qui feront l’objet par la suite de 5 jours d’ITT.
Ne s’arrêtant pas là, les trois individus emmènent le gardien un peu plus loin vers un tas de gravier, le font se mettre à genoux, lui bandent les yeux et le ligotent avec les mains dans le dos. « Si tu cries, je te coups la tête ! », aurait alors dit un des agresseurs au gardien. Leur but était de forcer le coffre situé dans le local en espérant y trouver des « moyens ». Sauf que leur tentative a échoué. « On a forcé le coffre mais sans réussir », reconnait un des deux accusés présents. Ce n’est qu’à l’arrivée de la police municipale que les voleurs prennent la poudre d’escampette en volant la voiture du gardien. Elle sera retrouvée, quelques heures plus tard, bourrée d’ADN…
Avant de s’enfuir les voyous ont pris soin de mettre le feu au local. « Pourquoi avoir mis le feu au local, interroge la présidente du tribunal, Ariane Balg. – Je ne sais pas ! », répond penaud l’accusé. La présidente un peu magnanime essaie de comprendre leur réaction. « Qu’est-ce que cela vous inspire à la lecture des faits qui vous sont reprochés ? Demande-t-elle aux deux accusés. – J’ai mal réagi… J’avais rien, j’avais besoin d’argent, de moyens. – Vous vous êtes mis à la place du gardien ? – Oui, j’ai juste brisé la vitre de son véhicule mais je ne l’ai pas frappé ». Quant à l’autre prévenu, en situation irrégulière, sans famille et sans ressource, a dit qu’il n’avait rien à ajouter sinon qu’il se souvient à peine de la scène étant donné qu’il était, de son propre aveu, fortement alcoolisé.
Des prévenus ancrés dans la délinquance
Les deux individus, déjà en détention provisoire dans une autre affaire pour « tentative d’assassinat », ont reconnu les faits même s’ils ont tenté de minimiser leur rôle respectif. Notamment un qui se défend d’avoir eu une arme entre les mains. La procureure, Françoise Toillon, dans son réquisitoire n’a pas manqué de souligner la détermination de ces individus dans les actes qu’ils ont commis. « Ils étaient tous les 3 armés avec le visage dissimulé. Ils ont séquestré le gardien pour qu’il leur donne la clé du coffre. Ils étaient déterminés et ils ont commis une exaction. Ce sont des gens ancrés dans la délinquance et déjà condamnés. Il n’y a aucune prise de conscience sur ce qu’ils ont fait subir au gardien. Il a vu sa dernière heure arriver. Leur ADN a permis de les arrêter… Il en reste cependant un troisième qui n’a pas été interpellé », regrette la procureure.
Jugeant leur responsabilité égale dans cette affaire, elle a demandé de 2 ans de prison pour chacun des deux accusés avec mandat de dépôt. Après avoir délibéré, le tribunal a reconnu coupables les deux prévenus et a condamné l’un à 2 ans de prison, l’autre à 20 mois de prison, assortis pour tous les deux d’un mandat de dépôt.
B.J.