Bac 2024 : La Nature, l’Art, la Science ou encore l’État comme sujets pour la sacrosainte épreuve de philosophie

C’est un rituel qui commence chaque année à la même période, à partir du milieu du mois de juin, les épreuves du baccalauréat pour de nombreux lycéens. Pour cette session 2024, ils sont près de 6.300 candidats à Mayotte, légèrement plus que l’année passée. Comme toujours c’est l’épreuve de philosophie qui a ouvert le bal de cet examen tant redouté.

Le thème de l’Art inspire toujours autant

La fête de l’Aïd el-Kébir s’étant déroulée ce lundi, les candidats au baccalauréat général et technologique ont ainsi pu avoir un jour de plus pour réviser les grands thèmes de l’épreuve de philosophie. C’est le cas notamment de Mouhnidine et Nahida, tous les deux en terminale STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) au lycée de Sada, où pas moins de 467 élèves des filières générales et technologiques ont composé ce mardi pour l’épreuve de philosophie. Ils avaient ainsi le choix entre « La nature est-elle hostile à l’homme ? », « L’artiste est-il maître de son travail ? », ou un texte de Platon tiré des Lois. Mouhnidine a choisi le sujet 2 sur le thème de l’Art. « J’étais un peu stressé au début mais après ça allait, confie-t-il. J’ai pris le sujet sur l’artiste car je me considère comme tel. Je fais des sons et de la musique, je joue un peu de tout. Du coup ce sujet m’a plu, je baigne un peu dans ce milieu et j’ai quelques notions… », poursuit le lycéen.

Mouhnidine et Nahida sont tous les deux en terminale STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) au lycée de Sada

En bon philosophe, Mouhnidine a fait dans sa dissertation la thèse et l’antithèse. « Dans une première partie j’ai dit que oui l’artiste était maître de son travail, puis dans une autre j’ai montré qu’il y avait cependant des contraintes et qu’il fallait notamment du temps pour faire un son, si on prend l’exemple de la musique. J’ai aussi parlé du plagiat qui n’est pas réellement un travail dans la mesure où cela a été déjà fait ». Mouhnidine est assez confiant pour la note de son épreuve de philo et pour l’obtention de son bac. « La philo c’est pas forcément une matière importante pour moi. Je m’intéresse à tout, à d’autres spécialités », raconte-t-il. Il pense peut-être avoir la moyenne dans cette discipline et vu que les notes de son contrôle continu sont relativement bonnes, « cela devrait marcher pour avoir mon bac ». Ainsi, si tout se passe bien pour lui le 1 juillet, date des résultats, il devrait poursuivre ses études en BTS NDRC (négociation et digitalisation de la relation client) l’année prochaine.

Sa camarade Nahida est également rassurée vis-à-vis de la copie qu’elle a rendu, elle a choisi le 3e sujet qu’était l’explication de texte. « Je ne suis pas à l’aise avec la dissertation, explique-t-elle. En plus les sujets étaient difficiles, c’est pourquoi j’ai pris l’explication de texte même si c’est la première fois que je prends ça. Cela m’a beaucoup inspiré en dépit du fait que j’étais stressée. Je pense avoir minimum 10 ! ». Pour elle aussi le contrôle continu est plutôt satisfaisant et elle devrait obtenir son diplôme dans quelques jours, « Ça devrait le faire ! », assure-t-elle. Elle souhaiterait poursuivre ses études à Montpellier en BTS SAM (support à l’action managériale) à la rentrée prochaine.

La Science et l’État au menu de la filière générale

Mahona et Mohamed, tous deux en terminale littéraire au lycée de Sada, étaient invités à réfléchir sur « La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ? », « L’État nous doit-il quelque chose ? », ou expliquer un texte de la philosophe Simone Weil sur « La Condition ouvrière ». Mahona a choisi le sujet 2 sur l’État, par élimination… « J’aime pas la Science et le commentaire de texte je ne sais pas faire, indique-telle. Du coup j’ai pris le sujet 2, même si je l’ai trouvé compliqué. J’ai dit que l’État nous devait quelque chose car on l’a élu… De toutes façons tous les sujets proposés c’était des chapitres qu’on a pas étudié en classe ». Mahona n’était pas stressée, contrairement à certains de ses camarades, en dépit de ses notes en dessous de la moyenne aux épreuves de bac blanc : « 8 en Philo et 5 en SES ! ». Elle avoue toutefois n’avoir pas bien dormi car « j’ai l’habitude de dormir tard ». Aussi, elle se veut rassurante concernant l’obtention du précieux sésame. « J’ai de bonnes notes à mon contrôle continu… J’espère avoir mon bac pour faire une licence d’espagnol à Rennes l’année prochaine car je souhaite être professeure ».

Mahona et Mohamed étaient invités à réfléchir sur « La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ? », « L’État nous doit-il quelque chose ? », ou expliquer un texte de la philosophe Simone Weil sur « La Condition ouvrière »

Mohamed a quant à lui choisi le premier sujet sur la Science qui l’a beaucoup plus inspiré que les autres. « Je n’avais pas bien révisé le chapitre sur l’État… J’ai préféré celui sur la Science. Quant à décrire ou expliquer un texte qu’un philosophe a écrit c’est très compliqué car je n’étais pas dans sa tête », sourit-il. Il a quand même rendu un devoir de 4 pages. « Deux copies doubles ou j’ai lié la Science et la Vérité. Je suis sorti de l’épreuve au bout de 3 heures. J’aurais la moyenne je pense en philosophie ainsi que mon bac vu que mon contrôle continu est bon et que mon oral d’anglais, la semaine dernière, s’est bien passé. Je le sens bien », déclare-t-il. Si tout roule pour lui le 1er juillet il devrait poursuivre son chemin en faisant un BTS audiovisuel ou un BTS NDRC en alternance à Paris.

L’année dernière, à l’issue de la session de rattrapage du baccalauréat 2023 dans l’Académie de Mayotte, le taux de réussite avait atteint 71,8 %, soit 4483 admis sur 6 246 candidats, toutes voies confondues. Le taux de réussite au baccalauréat général était de 72,7 % (soit 1905 admis) contre 95,7% (métropole et DROM). Le taux de réussite au baccalauréat technologique était de 76,6 %, (soit 1478 admis) contre 89,5% (métropole et DROM). Enfin, le taux de réussite au baccalauréat professionnel était de 64,9% (soit 1.100 admis) contre 82,1% (métropole et DROM).

Gageons que le cru 2024 fasse encore mieux que ses aînés car comme l’écrivait Saint Thomas d’Aquin : « Nul n’est tenu à l’impossible ».

B.J.

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