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Choléra : « Une contamination très probablement d’origine hydrique », d’après SpF

On en sait plus sur l'origine probable de la contamination des nouveaux cas de choléra sur le territoire. Certains cours d’eau pourraient être en cause.

Si le premier cas de choléra déclaré sur le territoire avait été qualifié comme étant un cas importé, malgré les stratégies de prévention mises en place, d’autres cas, cette fois, d’origine autochtones, ont été recensés sur le territoire. 

Des prélèvements réalisés dans un cour d’eau 

En conférence de presse, le 26 avril dernier, Olivier Brahic avait déclaré « si on se lave les mains et que l’on boit de l’eau potable, on n’attrape pas le choléra. »

Dans ce contexte, en raison des vecteurs de transmission du choléra, souvent liés à un manque d’accès à une eau potable et à des installations d’assainissement, le Directeur de l’ARS avait rappelé : « L’eau véhiculée par la SMAE n’est pas vectrice du choléra (…) elle est potable et très surveillée. » L’ARS avait ainsi réalisé des prélèvements dans un des cours d’eau de Koungou, où un foyer de choléra était actif, afin de « voir si on trouverait la bactérie dans ces eaux. » Depuis, les autorités sanitaires s’étaient montrées discrètes quant aux résultats de ces investigations. 

Neuf cas confirmés en une journée, dont huit acquis localement

Vendredi soir, Santé publique France-Mayotte a apporté des précisions quant à ces vecteurs de contamination, notamment sur les trois foyers de contamination toujours actifs, répartis dans trois communes de l’île : Koungou, Mtsangamouji et Passamainty, suite aux investigations menées sur la journée du 22 mai dernier. 

Les épidémiologistes ont précisé qu’en « la seule journée du 22 mai, neuf cas ont été confirmés, dont un cas importé » et huit cas ont été acquis localement : « Quatre cas à Koungou, trois cas à Passaminty et un cas à Mtsangamouji. » 

Les rivières, dénominateur commun de ces nouveaux cas 

À Koungou, les investigations portées sur les quatre nouveaux cas recensés, ont démontré pour deux cas, qu’il s’agissait d’une mère et de son enfant, qui avaient été en contact avec « un cas déjà connu » qui s’avère être le frère de cette femme. D’après l’enquête menée par Santé publique France, cette famille qui habite dans « une maison en tôle avec des latrines non partagées (…) utilise l’eau de la rampe pour boire, l’eau de la rivière pour se laver et faire la vaisselle ». Les deux autres cas identifiés à Koungou ont eux aussi révélé avoir été en contact avec « des cas connus » dans leur voisinage.

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« L’ARS et Santé publique France interroge tous les cas déclarés de choléra » (image d’archives)

À Passamainty, sur les trois cas recensés, deux personnes résideraient dans la « même cour », l’un d’eux se laverait « dans la rivière », l’autre ferait « sa lessive dans la rivière ». 

À Mtsangamouji, la personne aurait déclaré « jouer régulièrement à la rivière » et connaître les deux autres cas identifiés, qui vivraient près d’un lieu où le cas effectuerait des achats. 

Face à ces premières constatations, les épidémiologistes ont déclaré qu’ « une contamination très probablement d’origine hydrique » pourrait être à l’origine de ces nouveaux cas de choléra sur le département : « Un grand nombre de cas déclarent se servir de l’eau de rivière pour leur hygiène, faire leur lessive et ainsi certains usages alimentaires peuvent suivre », a déclaré la cellule SpF-Mayotte.

Ces éléments pourront ainsi être confrontés aux résultats très attendus des prélèvements réalisés par l’équipe de l’ARS en charge de la surveillance des milieux, que nous ne manquerons pas de suivre, pour tous ces foyers.

A ce sujet, l’ARS de Mayotte communique sur une déformation en cours : « Plusieurs communications relayées ces derniers jours sur les réseaux sociaux rapportent que l’enfant décédé des suites du choléra, le mercredi 8 mai dernier, aurait été contaminé par un lot de Cristaline défectueux. L’Agence Régionale de Santé de Mayotte dément fermement ces informations.« 

Mathilde Hangard

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