L’EPFAM et Art Terre Mayotte unissent leurs compétences pour développer la filière BTC

L’Etablissement public foncier et d'aménagement de Mayotte et l’association Art Terre Mayotte ont signé deux conventions partenariales pour faire la promotion de la brique de terre comprimée. Avec comme objectif le soutien de la filière notamment par la création d'un Atelier Mahorais de Terres à Construire.

La brique de terre comprimée a connu son essor à Mayotte dans les années 80’ et jusqu’au milieu des années 2000. Comme le rappelle Vincent Liétar, co-secrétaire général d’Art Terre Mayotte, « Ce sont environ 10.000 logements qui ont été construits en BTC pendant près de 25 ans à Mayotte. La BTC a déjà fait ses preuves sur les plans thermiques, acoustiques et hydriques et a généré de fortes retombées économiques pour les entreprises mahoraises. La filière était alors en plein développement ».

Aussi, l’association Art Terre, créée en 2007, a pour vocation première de mettre en valeur la BTC en la normalisant et en facilitant son emploi. « Il fallait une reconnaissance des savoir-faire afin de normaliser la production », poursuit Vincent Liétar. Ce n’est qu’en 2021 qu’un règlement professionnel concernant la pose de la BTC a été mis en place et qu’un programme a été officiellement instauré. L’objectif étant de relancer la production mais aussi la formation. Ainsi depuis 3 ans maintenant la BTC bénéficie d’une norme Afnor.

Relancer et développer la filière mahoraise

La Brique en terre comprimée (BTC) a déjà fait ses preuves sur les plans thermiques, acoustiques et hydriques (DR)

Si l’EPFAM (Etablissement public foncier et d’aménagement de Mayotte) et Art Terre Mayotte ont signé deux conventions partenariales ce lundi c’est pour accroitre la promotion de la brique de terre comprimée. « Nous travaillons ensemble pour la promotion de la brique de terre comprimée à Mayotte. A travers la première convention nous avons surtout acté le partenariat entre l’EPFAM et Art Terre », précise le co-secrétaire général d’Art Terre.

La seconde convention, plus concrète, porte sur la création d’un Atelier Mahorais de Terres à Construire, AMATECO. Ce projet vise à structurer une filière bas carbone sur le territoire mahorais, utilisant des terres d’excavation ainsi que des fibres végétales d’origine locale comme principales matières premières pour la fabrication de matériaux de construction. « C’est un intérêt commun que nous avons pour soutenir la filière », insiste Vincent Liétar. AMATECO permettra la création d’un site regroupant trois vocations : un centre de recherche et d’expérimentation au service de la filière terre, un lieu de production de type incubateur mutualisé avec les producteurs et un centre de formation ciblant la production et la pose. « L’idée est que cet endroit soit une briqueterie de référence, avec un laboratoire, un lieu de formation, mais aussi un espace pour le contrôle de la qualité ».

Art Terre Mayotte aura en charge la coordination et le pilotage du projet tandis que l’EPFAM, en tant que propriétaire des bâtiments sera le maître d’ouvrage et s’occupera de la construction et de l’aménagement. « La seconde convention signée avec l’EPFAM va nous apporter un financement à hauteur de 600.000 euros sur les 2 millions du coût global du projet. Ce montant total inclut notamment les frais concernant le personnel, la formation ou encore son fonctionnement. Pour le reste nous allons solliciter, entre autres, des financements de l’UE au travers d’appels à projet », explique Vincent Liétar.

L’ensemble des acteurs de la filière BTC se sont réunis afin de promouvoir son développement

L’EPFAM devrait proposer d’ici quelques semaines à l’association Art Terre un site pour la construction de l’atelier. Pour Yves-Michel Daunar, Directeur général de l’EPFAM, ce projet s’inscrit dans le cadre d’une responsabilité environnementale. « L’EPFAM a pour mission de favoriser le développement durable dans l’île en favorisant notamment l’usage de matériaux bio-sourcés. Nous souhaitons ainsi relancer la filière à Mayotte en offrant des conditions favorables à son développement pour l’ensemble des acteurs, le tout à un coût intéressant. La création de l’AMATECO va dans ce sens. Aussi nous allons travailler avec les services de l’État pour trouver un terrain afin de construire cet atelier ».

B.J.

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