Cri d’alerte des agriculteurs : « Nous ne pouvons pas laisser nos animaux mourir »

Comme une forme d’adhésion au mouvement social en cours, trois agriculteurs signent sous l’appellation « Les forces vives agricoles de Mayotte » un communiqué de détresse en demandant une chose : que les barragistes les laissent passer, c’est une question de vie ou de mort de leur exploitation, expliquent-ils. Une illustration de l’impact du mouvement actuel.

Ils sont éleveurs, maraîchers, producteurs, à appuyer la mobilisation en cours, se plaignant d’un travail « devenu trop dangereux » : « Nous nous faisons attaquer, nos salariés se font agresser, nous nous faisons voler, nos outils de travail sont dégradés, voir détruit, la violence et la sécurité sont une plaie qui nous touche durement. » Ils déplorent que, malgré leurs alertes, « les réponses des pouvoirs publics se font attendre », les maintenant dans un contexte quotidien de souffrance.

Mais en parallèle, ils ont besoin de continuer à travailler leur terre ou de nourrir leur bête, « faut-il cependant que nous disparaissions et que nos organisations connaissent la faillite ? (…) nous devons continuer de travailler et être dans nos exploitations, nous ne pouvons pas laisser nos animaux mourir, laisser nos légumes et nos fruits pourrir. »

OPAM, EPFAM, RITA, Mayotte
Récolter et entretenir les exploitations pour la production locale

Ils évoquent le Ramadan à venir, « nous serons tous heureux de partager un poulet frais, des œufs frais, du lait frais, des fruits et légumes frais avec nos familles. »

Ils s’adressent donc aux barragistes pour demander « que chaque agriculteur puisse circuler librement, aucun barrage ne doit nous être fermé quelques soit l’heure ou quelques soit le jour », même demande pour les camions de livraison, provende, poussin, poulet, céréales, matériel, engrais, etc., et également, les produits finis, poulets, œufs, fruits et légumes, etc. Ils demandent également que les équipes travaillant dans les exploitations puissent passer les barrages.

« Ne détruisons pas ce qui a été durement acquis, même s’il faut encore se battre pour obtenir la paix »,  concluent Naouiridine Ndzakou, Boinaidi Abdillah et Fouadi Salim.

ils ne sont qu’un exemple de ce que vit l’ensemble des secteurs économiques, sanitaire, sociaux de l’île, provoquée par un mouvement qui fait de gros dégâts, en trainant en longueur.

A.P-L.

 

Partagez l'article :

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

Grève des barges : confusion, colère et tensions sur les quais

Ce lundi, une grève illimitée a fortement perturbé les traversées entre Dzaoudzi et Mamoudzou. Les rotations ont été réduites, l’information aux usagers a manqué et la tension est montée aux débarcadères. Passagers et conducteurs ont attendu plusieurs heures sous le soleil pour espérer embarquer, dans une atmosphère d’incompréhension, de fatigue et de colère.

Mayotte n’a pas « raflé » l’aide européenne : elle a encaissé le cyclone le plus dévastateur de son histoire

Derrière les chiffres de Bruxelles, une réalité physique et humaine saute aux yeux : Chido a pulvérisé un territoire déjà fragilisé. Si l’Union européenne accorde quatre fois plus à Mayotte qu’à La Réunion, c’est parce que le désastre y a été total — et structurel.

Du Togo aux Seychelles : six jeunes de Mayotte partent pour des missions internationales

Le Togo, Maurice et les Seychelles, dans quelques mois, 6 volontaires du programme Territoires Volontaires (TeVo), rejoindront l'une de ces destinations pour une durée de 8 à 12 mois. Ce lundi 6 et mardi 7 octobre, ils préparent leur voyage lors d'un stage de deux jours au Comité Régional Olympique et Sportif de Mayotte.

Des décombres à l’émotion : le cyclone Chido revisité par la création artistique

À l’Office du Tourisme de Mamoudzou, l’exposition “Les mémoires du vent” a été inaugurée vendredi soir. Elle a rassemblé peintures, photographies et installations sur le thème du passage du cyclone Chido, qui a dévasté Mayotte le 14 décembre 2024. Les artistes ont offert un espace de mémoire et de résilience à une population encore marquée par la catastrophe.