Education nationale : les syndicats entre insécurité et mobilisation nationale

Le syndicat CGT Educ’action informe d’une grève du personnel du lycée des Lumière dès ce mardi pour obtenir une amélioration de la sécurisation de l’établissement sis à proximité de la rixe meurtrière de dimanche. Les syndicats suivent également l’appel à la grève nationale du 12 décembre notamment sur le retrait de la réforme du lycée professionnel.

Constatant que 40% des élèves ne maitrisent pas les savoirs de base en français et 70% pour les mathématiques à l’entrée en 2de, la ministre déléguée à l’enseignement professionnel, Carole Grandjean, souhaite accentuer leur enseignement sur 10% de temps supplémentaire en terminale, mais en « co-intervention » de deux professeurs, l’un en enseignement général, l’autre en enseignement professionnel, et dans le même cours.

Ce que critiquent les organisations syndicales au niveau national FSU, SE-UNSA, SNETAA-FO, CGT Educ’action, SGEN-CFDT, SNALC, Sud éducation, SNEC-CFTC, la CNTFTE et la FCPE qui dénoncent cette « transformation profonde des trois années de cursus bac pro » et exigent du ministre qu’il renonce à présenter ces textes au Conseil Supérieur de l’Education du 14 décembre 2023, car ils y voient une réduction des heures enseignées, « un total de 203 heures sur les 3 ans de bac pro ».

Outre le retrait de la réforme, la CGT Educ’action rappelle de son côté les revendications salariales et d’indexation à la hausse, le recrutement de titulaires, le passage en REP+ de tous les établissements scolaires de Mayotte et un plan Marshall de construction dans les 1er et 2d degrés. Rappelons que la Première Ministre Elisabeth Borne a annoncé porter le budget des constructions scolaires à 130 millions d’euros par an entre 2024 et 2027. Sont également demandés, « le respect des engagements concernant l’AGS, des pensions indexées, la mise en place de l’IRCANTEC dès janvier 2024 ».

D’autre part, les syndicats CGT Educ’action et FSU saisissent le recteur sur les violences en cours à Kawéni et leurs impacts sur la sécurité aux abords du lycée des Lumières. « Les caillassages des transports de la communauté éducative sont devenus quotidiens. Les élèves et les professeurs se rendent désormais au lycée dans un réel climat de peur et d’insécurité ».

Ils soulignent que le mardi 5 décembre, « les élèves et les professeurs ont été bloqués dans le lycée jusqu’à 19h à cause de caillassages aux abords du lycée, dont certaines salles ont été la cible, poussant certains enseignants à se confiner ». Et que ce dimanche 10 décembre, ces violences ont fini par tuer « avec le meurtre par arme à feu d’un jeune homme et occasionnant 2 blessés dans le quartier de la Geôle où est situé le lycée ».

Les syndicats demandent la sécurisation des routes pour le personnel et les élèves « ainsi que la fermeture du lycée jusqu’au samedi 16 décembre, en attendant un apaisement de la situation ». Dans l’attente d’une réponse à ces demandes, le personnel du lycée des Lumières se met en grève à partir du mardi 12 décembre.

A.P-L.

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