Jeudi noir pour une partie des établissements scolaires de l’île

Alors que le collège K1 restait fermé en raison de l’agression de sa principale, les établissements du Sud étaient évacués suite à la non-conformité de l’eau du robinet. Pendant ce temps, c’était un déchainement de violences avec tentatives d’intrusion à la cité du Nord.

La matinée de cours touchait à sa fin à la Cité du Nord de Mtsamboro quand, peu avant midi, 6 agents EMS (Equipes mobiles de Sécurité) du rectorat voient arriver des jeunes cagoulés en provenance de Mtsangadoua, le village voisin. Ces derniers se mettent à jeter des pierres sur les élèves à l’intérieur de l’établissement. Les EMS ont heureusement la présence d’esprit de déclencher l’alarme anti-intrusion permettant de confiner les élèves dans le lycée.

A plusieurs reprises, avec une violence inouïe selon un témoignage, les attaques des vandales sont repoussées. IL s’agirait de ce qu’on qualifie de « guerres inter villages », et qui ne trouve leur sens que dans le niveau de violence qui est déployée de part et d’autre. « Les gendarmes sont intervenus à coups de grenades lacrymogènes, l’un d’entre eux a été touché par un jet de cailloux », nous indique le rectorat que nous avons contacté.

Sans que les conditions soient très claires, un élève a été percuté par une voiture qui ne se serait pas arrêté. Blessé à la jambe, il a été admis au Centre médical de Dzoumogné. Les vandales ne sont pas parvenus à entrer dans l’établissement.

Le souvenir de Miki est pourtant encore vif, ce lycéen tué en avril 2021 à coups de ciseaux devant la Cité du Nord par deux autres élèves de l’établissement.

Le collège de Boueni évacué

Pendant ce temps, toujours en fin de matinée, et suite à l’avis de non-conformité de l’eau du robinet dans le Sud, plusieurs établissements étaient évacués. Le lycée de Chirongui et les collèges de Kani Keli, de Boueni et de Tsimkoura ont été fermés toute l’après-midi. « Nous avons demandé aux élèves de revenir ce vendredi avec les gourdes que nous avons distribuées, qu’ils auront au préalablement rempli avec de l’eau bouillie », rapporte encore le rectorat.

Un cas de figure qui colle aux modalités d’intervention de la Sécurité civile qui sont en capacité de distribuer de l’eau potable produite à Coconi, comme ils l’ont fait ce mercredi à l’école Longoni Bassin. Moyennant des « bras en nombre suffisants », comme nous l’avait mentionné le Commandant Luc des ForMISC.

A.P-L.

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