On ne connait pas les critères qui ont incité le comité des JIOI à faire ce choix de livrer l’organisation des Jeux aux Comores en 2027. On imagine que la médiatisation de l’insécurité, notamment sous Wuambushu n’y est pas étrangère, ainsi que l’état des nos infrastructures avec un stade de Cavani toujours pas livré malgré 7 ans de travaux. Pour autant, l’existant semble séduire les dirigeants comoriens puisqu’ils lorgnent vers Mayotte. Un nouveau motif d’immigration ? Les JIOI feraient office de nouvel appel d’air ?
Leur volonté d’organiser les épreuves partiellement à Mayotte est une « provocation », accuse le député Mansour Kamardine, qui livre un conseil d’unité du pays, alors que Grande Comore est systématiquement privilégiée : « L’Union des Comores étant composée de 3 îles, j’invite les autorités comoriennes à favoriser la cohésion particulièrement fragile de leur pays en organisant les JIOI 2027 tant en Grande Comore que dans les îles comoriennes d’Anjouan et de Mohéli », ce qui serait « un premier pas vers la stabilité et le développement économique ». Au lieu de quoi, la politique inégalitaire menée incite « leurs propres populations à fuir leur terre natale et quémander la nationalité française et les aides internationales pour espérer survivre ».
Le jour de gloire n’est pas encore arrivé
On sait le jeu trouble du quai d’Orsay sur cette question de reconnaissance de Mayotte française face aux dirigeants comoriens. Mansour Kamardine en remet une couche dans une triple demande, en dénonçant « une provocation comorienne inspirée par le quai d’Orsay ». Que l’administration du ministère des Affaires étrangères arrête le « double jeu », « tout en affichant publiquement un soutien à l’organisation des JIOI par Mayotte, (ils) défendent sous la table depuis des années une organisation conjointe des JIOI aux Comores et à Mayotte ». Le député en veut pour preuve « l’absence d’appui de notre diplomatie à la candidature de Mayotte ». Egalement, que tout appui français aux Comores aux JIOI 2027 soit conditionné à la répartition équitable des épreuves sur les 3 îles, et enfin que le comité de pilotage du plan d’action pour la reconnaissance internationale de l’appartenance de Mayotte à la France « arrêté avec ses services le 18 septembre 2020 », soit convoqué.
L’absence de Marseillaise pour nos médaillés d’or d’athlétisme est une honte comme celle du drapeau français, la seule île reconnue comme française par l’organisation étant La Réunion.
Comme nous l’avait dit Madi Vita, président du CROS lorsque nous l’avions interviewé sur la Charte des Jeux il y a 4 ans, « ce n’est pas au moment des compétitions qu’il faut s’en préoccuper mais avant et après, pour ne pas sanctionner les sportifs. »
Le problème venant de la non reconnaissance par l’ONU de Mayotte française, c’est par ce droit des peuples à disposer d’eux-mêmes que l’on reconnaît à l’Ukraine, qu’il faut commencer.
A.P-L.