Crise de l’eau : et si l’on testait les fontaines atmosphériques

Récupérer l’eau de l’air, c’est un procédé qui a fait ses preuves. En dehors du rectorat, aucune remontée sur des essais sur un territoire au très fort taux d’hygrométrie.

Dans la droite ligne de notre article sur FiltraLife, la machine de potabilisation d’eau (de rivière, de puits, etc.), nous continuons à rapporter les initiatives qui peuvent nous mettre l’eau à la bouche. La fontaine atmosphérique est de celle-là. Il s’agit  de produire de l’eau en récupérant l’humidité de l’air.

Le procédé aspire et dépoussière cet air, le déshumidifie, le fait passer au travers de nombreux filtres pour éliminer les impuretés, et par un stérilisateur pour rendre la boisson potable. Selon le site fontaine-direct, 35% d’humidité permet de produire 28 litres d’eau par jour. A Mayotte qui oscille entre 50 et 90% d’humidité, le rendement devrait être bon ! Il suffit de voir l’eau amassée actuellement en fin de nuit sur les toiture pour s’en convaincre.

D’ailleurs, le recteur de Mayotte nous informait de son intention de mener un test sur un osmoseur atmosphérique. « La quantité espérée est de 50 litres par jour », mais dans un premier temps, l’eau ne sera pas considérée comme potable. On comprend que cela ouvre des perspectives, au moins pour assurer les besoins d’un foyer en douche ou pour un usage sanitaire. Les fontaines atmosphériques en vente sur le marché produisent elles de l’eau potable.

Autre type de fontaine moins volumineuse

Installée dans une école au Kenya

La société Air Water Africa (AWA) de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) nous alerte d’ailleurs sur une nouvelle technologie mise en place pour sa fontaine atmosphérique. « Notre technologie brevetée et de fabrication 100 % française produit une eau naturelle, pure et potable. Elle est minéralisée et traitée pour la consommation humaine (boisson, dialyse, embouteillage…) », précise son directeur adjoint Amaury Fichant.

La société vient d’installer une unité de production d’eau potable minéralisé à partir de l’humidité de l’air au mois d‘août dans une école de Nairobi au Kenya. Et par rapport aux fontaines atmosphériques sur le marché, il garantit  « une solution nouvelle génération », consommant « 7 fois moins d’énergie » de la part d’une « machine 4 fois moins grosse » et produisant environ 1,5 fois plus d’eau.

« C’est un dispositif prêt à être installé à Mayotte dans un délai très court pour répondre à la crise de l’eau que connait le département », nous rapporte-t-il encore.

Autant d’idées qu’il faut tester, dont on attend des décideurs qu’elles soient testées et les résultats communiqués.

En espérant qu’un jour on puisse à Mayotte s’abreuver de l’air du temps…

Anne Perzo-Lafond

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