C’est une grande première pour le président du CD de découvrir, intra-muros, l’hôtel de ville du chef-lieu de l’extrême Sud-ouest. Une commune indiscutablement dynamique et carrée dans les élaboration et mise en place de projets cohérents ayant vocation à améliorer la qualité et le cadre de vie des résidents concernés, comme l’a souligné dans son discours introductif Ben Issa Ousseni. Des projets nécessitant l’accompagnement et la pécuniaire aide de partenaires tels que l’État, le Département donc et parfois même — plus rarement — directement l’Europe. « Dans un contexte où il est légitimement demandé de moderniser et faire avancer les choses sur nos respectives zones, à l’image de cette société qui évolue, il est important de comprendre que les communes qui n’ont pas de ressources propres en termes de recettes, comme il est cas pour la notre, n’ont autre alternative que celle de demander le soutien du département » précise Abdou Rachadi, maire de Kani-Kéli.
Kani-Kéli, petite par la taille mais grande par son investissement et la cohérence de ses projets où l’aspect court, réactif et réalisable est toujours priorisé afin de donner poids et pertinence lorsque les dossiers de demande de subvention sont primo introduits. C’est ainsi que 4 projets, tels la 1ère phase du stade municipal en gazon synthétique de M’Bouini, la rénovation de la voirie communale ou encore la mise en place d’un ponton flottant à Kani-Kéli, ont été présentés et signés entre 2018 et 2020 et intégralement soldés; soit une participation départementale de près de 2 millions d’euros et « c’est pas fini » !
Cheminement classique
Un peu à l’image d’un particulier qui souhaiterait faire une demande de prêt auprès de sa banque, il est important de ficeler, de bout en bout, le concret solide de son projet et, bien entendu, du dossier qui l’introduira en amont. Un dossier passant donc en pré filtrage analytique où les volets des besoins réels de la commune, de ses co-financements, ou encore de son calendrier d’exécution, sont observés à la loupe par les services départementaux instruits, en vue de présenter le projet, pour avis favorable ou non, en commission départementale d’aménagement présidée par Salime Mdere : « Notre travail est de sentir le potentiel du projet, sa maturité, sa viabilité mais également d’étudier son estimation. Certaines communes lancent trop de projets simultanément et cela n’est ni cohérent ni viable avant tout pour elles; il faut être stratégique. Il n’existe aucun plafond si ce n’est l’obligation législative de tabler nos aides à hauteur maximale de 80%. Cela peut être moins, bien-entendu ».
Après avis de la commission donc, la décision finale revient bien entendu à l’Assemblée permanente du Conseil départemental. Concernant les modalités de la convention, il est défini un délai maximal de 3 ans d’exécution qui semble apparemment trop restrictif, comme nous le précise Moussa Abdou, directeur de l’urbanisme et de la planification territoriale : « Trois ans, c’est à la fois court et long mais ce qu’il faut comprendre c’est que si, pour X ou Y raisons, le chantier excédait cette période, nous ne sommes plus en mesure d’effectuer le versement final car les paiements sont bloqués. C’est la loi. En ce sens, nous sommes en train de revoir la donne pour une meilleure flexibilité et réévaluer plutôt à 4 ans la période maximale en question ».
Après aval et signature de la convention qui lie la commune concernée au département, la participation financière s’échelonne en 3 temps. Le 1er versement sera anticipé telle une avance sur frais à hauteur de 30%. Durant la seconde phase, un versement sera apporté l’année suivante, ce qui couvrira à 70% la part départementale et enfin, les 30% restants seront octroyés à clôture et fin du chantier, avec remise d’attestation d’achèvement des travaux.
Une complexe conjoncture
Sans surprise et avec pleine transparence, Ben Issa Ousseni à rappeler la délicate situation économique dans laquelle se trouve le département, imputant des conséquences aussi dans la manière d’appréhender les études et aides de nouveaux projets tant aspirés. La stratégie se voulant aussi de mise, le CD s’engage avant tout à accompagner et finaliser les projets déjà pré-conventionnés et/ou en cours de l’être, afin d’assurer avec sérieux son rôle de soutien « Actuellement, nous sommes sur un montant à sortir de 10 millions d’euros » indique Salime Mdere avant de poursuivre : « Notre discours est honnête envers les communes qui souhaitent nous soumettre leur(s) dossier(s). Rien que depuis ce début d’année, communes et interco confondues, nous en avons pour près de 70 millions de demandes déposées sur la plateforme, c’est ambitieux… ».
Afin d’étaler son business plan, et d’accompagner avec bienveillance quelques projets qui se voulaient initialement non aboutis sur l’ensemble des facteurs jugés, il a aussi été question de reconduire certaines opérations de soutiens financiers et leur signature de convention, comme il est cas justement pour notre commune de Kani-Kéli et certains de ses projets entre 2021 et tout début 2023.
Après étude de faisabilité, estimation et pré-participation à hauteur de 400 000 euros, c’est donc une convention d’aide départementale s’élevant à 1,6 millions d’euros qui a été solennellement signée ce jour — sur une enveloppe globale de 2 millions — de quoi largement mettre du beurre dans les épinards, du moins du bitume tout frais sur certains axes routiers des villages de Passi-Kéli, Choungui et Kani-Kéli.
Le protocole s’est suivi par la visite de chantiers finalisés ou en passe d’entamer une phase 2.