Nous avions relaté la disparition d’une jeune femme, Nadine Séon, dès mardi dernier. Alors que ses amies, notamment de son club de rugby, avaient entrepris des recherches, les nouvelles qu’elles recueillaient au cours de la journée étaient inquiétantes. Son téléphone ne répondait pas, et son ex-petit-ami, A.M.C. relatait des faits dissonant avec la réalité des faits constatés. Il aurait notamment rapporté le scooter de la jeune femme, ainsi que des affaires lui appartenant. Il avait été entendu par la police puis relâché. L’entourage de la jeune femme âgée de 33 ans, découvrait à cette occasion qu’il était connu des services de police pour de précédents faits de violence conjugale contre une ancienne compagne.
Menant toujours leurs investigations, ses amis apprenaient qu’une poubelle avait été retirée de son emplacement rue du Commerce à Mamoudzou, toujours à la demande de celui qui devenait peu à peu le principal suspect. Il finissait par se rendre à la brigade de gendarmerie de Mtsamboro, pour se constituer prisonnier et avouer le meurtre, indique le parquet : « Durant sa garde à vue, l’intéressé maintenait avoir, sur fond de jalousie, mis fin au jour de sa compagne, par étranglement. Il avait ensuite mise dans une benne à ordures qu’il avait positionné devant un magasin ». A l’heure où nous écrivons ces lignes, le procureur indique que « les recherches pour retrouver le corps de Nadine Séon s’avéraient vaines à ce jour ». L’homme était placé en garde à vue, puis déféré au parquet avant d’être placé en détention provisoire à Majikavo.
Le procureur que nous avions contacté dès mardi, se refusait à tout commentaire. C’est par un communiqué ce jeudi, qu’il rompt le silence, indiquant également que « les faits se sont déroulés au domicile du mise en cause à Mamoudzou ».
Le parquet confirme que l’homme avait déjà été condamné pour des faits de violences conjugales sur une une autre compagne. Il a été placé en détention provisoire par le juge des libertés de la détention.
Une messe sera dite ce dimanche en hommage à la jeune femme, suivie d’une marche blanche* qui passera par le front de mer pour se terminer rond-point de la pointe Mahabou. Plusieurs banderoles seront brandies, notamment pour dénoncer les féminicides, nous rapportent ses amies.
A.P-L.
* Dans leur communiqué, ses amies demandent que « ses parents et sa famille proche soient épargnés de toute approche médiatique, questions où photos pour le respect de leur deuil, pour leur recueillement et pour leur sérénité intérieure. En effet, la douleur est si vive et les conditions si terrifiantes. »