Arrivés vendredi et samedi matin les membres de la délégation ont tenu à venir directement à Mayotte afin de pouvoir se rendre compte de la situation réelle de notre territoire. « Il est vrai que vu de métropole le regard sur Mayotte est un peu terne et on voit que les inquiétudes sont fortes, explique Bénédicte Mast, ancienne bâtonnière à Coutances – Avranches et présidente de la commission accès aux droits du CNB. Toutefois, quand nous sommes à Mamoudzou on constate que la pression n’est pas si importante qu’on a pu se l’imaginer. Nous sommes donc venus ici afin de trouver et de proposer des solutions au barreau de Mayotte dont on connait les difficultés de fonctionnement du fait du manque criant de confrères avocats ».
La mission de la délégation était donc double. D’une part dispenser des formations sur l’aide juridictionnelle, sur le droit pénal et sur la nationalité mais aussi voir comment faciliter l’installation pérenne d’avocats dans l’île aux parfums. « Tous les avocats sont soumis à vingt heures de formation par an, quel que soit sa spécialité. Nous avons choisi ces trois thèmes en accord avec le bâtonnier, Me Yanis Souhaili, car à Mayotte ces sujets occupent une place importante. Notre objectif est ainsi de permettre à toute personne de pouvoir bénéficier d’un avocat lorsqu’elle se retrouve devant un juge ou un officier de police judiciaire (OPJ). Il en va de la liberté des droits de l’Homme et de l’accès aux droits », insiste Bénédicte Mast.
Le barreau de Mayotte est surchargé de travail mais en dépit de cela, « Les avocats ont la volonté de faire avancer les choses et de mettre en place des solutions malgré leur faible nombre. Nous avons constaté qu’ils sont réellement volontaristes. Le but de notre visite est ainsi de trouver, par la même occasion, des solutions en travaillant notamment sur les modalités d’accueil et d’installation de nouveaux avocats sur ce territoire de façon pérenne ou temporaire afin de soutenir le barreau car les avocats sont indispensables à la défense des droits ».
B.J.